Les deux femmes avaient rejoint la ville de Liberty. A peine remise de ses blessures, la Valkyrie encore faible avait demandé à rejoindre la ville au plus vite. Elle ne pourrait rejoindre le Reike sans savoir où elle allait, et trouver des informations sur une potentielle Valkyrie qui pourrait être sa soeur à Shoumei allait être difficile avant d'y être.

Cependant, si elle allait dans une grande ville où ce genre d'informations pouvaient être trouvées, notamment par le biais de voyageurs et de marchands, elle pourrait obtenir ces informations, avant de fuir au plus vite.

Le Grand Silice l'avait probablement poursuivie en direction du Reike. Peu se douteraient qu'elles soient allée à Liberty. Dans la ville de Liberty, tant qu'elle n'y restait pas suffisamment longtemps pour se faire remarquer, elle pourrait rester cachée et en sécurité. L'espace de quelques semaines, avant de devoir fuir. Ca lui laisserait le temps de récupérer... mais où, sans argent ? Elle n'avait pu prendre avec qu'elle que deux artefacts inestimables : le casque de son père et la lance de sa mère.

Peu d'argent, peu de vêtements. La Valkyrie était dans un sale état, tenant à peine debout. Arrivées en ville, Rubis qui la soutenait eut l'idée d'aller... demander à sa mère la grande petite Ambre de les aider ? ... il y avait aucune raison d'accepter, mais un simple lit dans son grand manoir, dans une chambre dans la cave, même quelques jours...

Il fallait essayer. Il n'y avait personne d'autre. Dans la nuit noire, les deux femmes avançaient péniblement en direction du quartier résidentiel reclus où se trouvait Ambre... si elle n'avait pas été dégagée. Laissant la Valkyrie borgne s'asseoir, elle crocheta le porte du portail, puis la reprit pour avancer vers la porte. Elle heurta plusieurs fois, et lorsqu'on ouvrit la porte, Rubis demanderait :

- On a eu quelques soucis dernièrement, vous voudriez bien... nous héberger quelques jours ?

Dans l'impossibilité de manger sur la Valkyrie qui était en anémie depuis des jours, la jeune vampire mourrait de faim. Mais elle mangerait pas tant que sa très chère amie serait en sureté. Attendant que sa mère vampirique ouvre la porte, grelottante à cause du froid et de la peur, les grands yeux de la femme-oiseau-vampire s'illuminaient dans le noir.

La vampire avait eu des esclaves comme elle. Décidément, elle était en train de tout gagner là où Signe avait tout perdu. Son esclave qui avait ouvert la porte les fit entrer, et elles attendirent.

- Wouah ! lança Rubis. J'en veux aussi.

- Tu en auras tôt ou tard ma belle vu comme tu es partie dans la vie.

Magnifique et élégante, avec une certaine stature, la vampire vint les voir. Elle évoqua le sujet qui fâche. Elle prit la peine de les installer. Signe s'effondra sur le sofa, fit basculer sa tête en arrière, et Rubis la maintint pour pas qu'elle ne tombe. Elle lui chuchotta :

- Je dis quoi ?

Signe haussa les épaules, sa tête lui faisant très mal.

- Elle allait mieux y a quelques jours mais elle a fait une rechute terrible en entrant dans la ville. Je pense que ses soins se dissipent. Elle va plus mal que ce que je pensais. Son clan de dégénérés a tué son père, et genre l'a trahie et crevé un oeil. Ils m'ont crucifiée au soleil. Mais je m'en suis sortie. Elle, beaucoup moins. Elle a reçu des soins mais on a plus d'argent ni magie, ni rien ici. Et on doit trouver des informations sur sa soeur qui se trouve à Shoumei.

Elle continua de parler.

- J'ai besoin de savoir qui je suis. On a pas eu le temps de beaucoup parler. Que dois-je faire ? J'ai peur de ne pas être une vampire aussi digne que toi.

Elle sourit de ses petite quenottes piquantes.

- Je pensais que la laisser se reposer ici pendant que tu m'apprennes des chose. Et en échange... je ne sais pas trop ce que je peux te donner. On te donnera ce qu'on a. On a même pas beaucoup de sang de Valkyrie mais je t'en donnerai le plus que tu peux avoir. C'est malvenu vu son état, je sais. Mais c'est une solide Valkyrie et son sang est toujours bon.

Elle haussa les sourcils :

- Quoi que tu veuilles de nous je pourrais te le donner. C'est le travail d'une fille !

C'était beaucoup de blabla pour broder le fait qu'elles n'avaient rien à donner en échange et l'oiseau doutait que la petite vampire n'était pas du genre à prendre pitié, mais elle jouait ce qu'elle put.

La Vampire allait probablement être dure, elle était en position de force et Signe sentait bien que c'était le genre de personne qui en profiterait sans aucune honte. Rubis lut le contrat. Un service chacune et elles seraient esclaves pendant cette période-là.

La pauvre Rubis venait juste de se faire affranchir, elle allait redevenir une esclave ? Si c'était de sa mère, ça irait... Signe s'était à moitié endormie, elle ne réagissait pas vraiment à tout ça. La femme-oiseau devait prendre une décision toute seule.

Et elle avait faim. Alors elle dit :

- Nous devons partir à Shoumei bientôt. On doit retrouver sa soeur. Cela signifie qu'on ne pourrait rester ici plus d'une semaine... peut-être plus s'il le faut, je veux bien essayer. Le problème c'est que Signe ne peut pas devenir ton esclave. Elle est déjà esclave de quelqu'un d'autre. Tu vois la croix sous son oeil ? Voilà. Esclave d'un loup-garou en plus. Par amour, une honte. Mais tant qu'elle est sous ma protection, alors elle fera ce que je lui demande. Et comme tu m'as donné la vie, alors elle est tienne. J'accepte volontiers. J'espère que ça va pour toi.

Signe la tuerait pour ça, mais la petite oiseau n'avait pas vraiment le choix. Elle acquiesça très vite quand la vampire lui proposa un verre. Un petit verre. Pingre. La vie  n'allait pas s'adoucir de sitôt, et Rubis ne savait pas vraiment dans quel cambouis elle se fourrerait. Mais avait-elle le choix ? Signe ne pourrait plus être déplacée avant demain matin, dans tous les cas. Tant pis.

- J'accepte le petit verre. Tu vas penser que je suis difficile, mère, mais... j'ai été habituée au sang Valkyrie. Et c'est excessivement délicieux. Mais dans son état je ne veux pas lui en prendre. Je supporte pas le sang des animaux, j'en vomis rien qu'à l'odeur. C'est pâteux dans la bouche ! Je meurs de faim tout le temps car je ne veux pas mordre les gens ou leur voler du sang. Je ne sais pas comment faire.

Elle n'allait pas prendre le risque de manger ses servants, il était vrai. Elle signa le papelard en accord avec ce qu'elle disait.

- Tu as honte de moi... ? Je veux dire, j'ai dompté une Valkyrie.

La Valkyrie dans un spasme eut un moment d'éveil. Elle se frotta la tête avant de marmonner.

- Je te laisse te démerder, mais ne nous fous pas dans la merde.

Rubis fut prise d'un peu de stress et en lui souriant lui dit :

- Ne t'en fais pas. Je m'occupe de tout. File te reposer. Tu...

Elle se tourna vers Ambre :

- Tu peux l'emmener dans une chambre ? Qu'on puisse parler entre... êtres supérieurs.

La mesquinerie l'emplit alors, il fallait dire que son intangible mère l'impressionnait. Lorsque la Valkyrie fut dégagée, elle demanda :

- Que veux-tu que je fasse pour toi ? Et elle... demain. Je pense. Quand elle se sentira un peu mieux ?

Ambre la sermonna comme une maman, lui disant qu'elle devait finir son assiette. Rubis se sentait un peu bête, elle était adulte, une vampire. Elle ne devait en efffet pas se laisser mourir de fin pour des broutilles. Rubis leva les mains et la rassura en vitesse :

- Non, non ! Rien au contraire, je me bats pour que tu sois fière de moi ! Je soumets les gens à ma volonté, tout ça. J'essayais de profiter un maximum des dix minutes de ma vie où je n'étais plus esclave.

Un grand sourire tous crocs sortis vint appuyer ses paroles. Elle but son verre avec vélocité et suivit le majordome jusqu'à Signe. Elle avait été parfaitement bordée et mise confortable. Rubis vint se coucher sur son lit, et, assaillie de tourments finit par s'endormir.

Lorsqu'elle se réveilla après son sommeil troublé, elle ne put s'empêcher de réaliser que Signe dormait encore. Le soleil était levé, et ne plus voir la Valkyrie debout bien avant le soleil (et elle aussi, elle était un oiseau de jour) l'emplissait de désespoir. Rubis sortit de la chambre et marcha le long du couloir. Il n'y avait pas de gens, mais une fenêtre brisée qui n'était pas là la vieille dans le couloir qu'elle avait emprunté pour venir jusqu'ici. Elle suivit les traces de bris de verre pour finalement tomber sur un des esclaves d'Ambre allongé contre un mur.

Elle prit son pouls et constata qu'il était mort, et ce depuis plus d'une heure. Le calme devenait pesant. L'homme se tenait près d'une porte à moitié ouverte. Elle entra dedans. C'était sombre. L'oiseau mit sa main sur son petit scalpel Hématite et marcha silencieusement et brutalement. C'était une sorte de remise poussiéreuse... un bruit derrière elle la fit retourner, et ensuite ce fut le noir complet.

Rubis se réveilla, elle avait un mal de crâne terrible. Il lui fallut quelques secondes pour se rendre compte de ce qui était arrivé, puis elle se souvint. Il fallait protéger maman Ambre. Elle se remit sur ses petites pattes, sautilla quelques fois à pieds joint pour vérifier si tout le squelette fonctionnait.

Puis elle sortit de la salle. Le corps avait été débarassé ! L'assassin avait donc caché le corps ! Elle courut, se hâta pour voir si Signe était encore vivante. Elle vérifia son pouls et en profita également pour vérifier si elle n'avait pas de tumeur mammaire. La Valkyrie était en bonne forme de tous les côtés, alors Rubis soupira. Elle courut chercher, mais pas un seul serviteur. Jusqu'à ce qu'elle vit par la fenêtre la cour où se tenait des funérailles.

Elle sortit ainsi de la maison et se posta derrière Ambre, attendit patiemment la fin des funérailles et rentra avec elle dans le salon.

- C'était quoi ? Vous avez trouvé le tueur ?

Un pas lourd s'approcha. C'était la Valkyrie qui s'était levée. Elle toisa Rubis qui lui fit un grand sourire plein de croquinantes et s'apprêta à la gronder. Peut-être ne dormait-elle pas profondément ? Mais en voyant du sang séché sur la tête de la petite oiseau, elle s'inquiéta :

- Hé. Tu t'es fais mal ?

Elle posa sa main qui fit de la glace sur la blessure de Rubis. C'était une blessure très superficielle qui était de toute façon déjà guérie.

- Va nettoyer ça maintenant.

- Merci, Signe.

La petite oiseau s'en alla ensuite se laver. Signe s'assied sur le sofa, et, inquiétée par les troubles ambiants, lança la conversation.

- Donc Rubis est ton esclave, maintenant ? Et vous organisez des funérailles ? J'ai raté beaucoup de choses. Je me sens un peu mieux. Pas prête à combattre, c'est sûr. Mais si je peux avoir un résumé de la situation.

Elle observa autour d'elle.

- Ils sont pas très loquaces tes amis, je trouve même ça particulièrement glauque tous ces gens autour de toi, comme des zombies. Tu as surement un petit côté nécromancien. Comment vas-tu depuis la dernière fois ?

Signe s'attendait à ce que la vampire ne soit pas très loquace, elle ne l'avait jamais été. La sachant son hôte, Signe n'allait pas se plaindre, mais ne pas savoir ce qui se tramait dans la tête de cette petite marquise la mettait mal à l'aise.

Ambre lui dit sans froncer les sourcils que Signe était son esclave. Cette petite avait à apprendre sur comment les choses fonctionnaient. Signe aurait pu lui faire le coup de sortir ses ailes et hurler en lançant des plumes d'acier, mais elle était... pas en forme. Elle n'avait pas la force pour ça, encore faible, nauséeuse. Alors elle joua le jeu et accepta :

- Parfait, alors. Petit monstre sans coeur.

Elle expliqua ensuite qu'elle avait un invité dans sa cave. Etait-elle vraiment sans coeur... ? Pas vraiment, Signe ne le croirait pas. Peut-être qu'avec plus de puissance, elle se montrerait sour un jour plus agressif mais cette fille était avant tout froide comme un pic à glace fait de glace. Et intelligente. Mais foncièrement... pas mauvaise. Elle avait beaucoup pris en force depuis la dernière fois, Signe le remarquait bien.

En tout cas, elle était polie. Si elle pouvait troquer Rubis pour Ambre, Signe le ferait pour toutes les activités qui impliqueraient de se montrer en public sans finir dans une situation saugrenue qu'il faudrait expliquer en trois chapitres à qui voudrait savoir. Signe garda ce petit air hautain et peu convaincu alors qu'elle rétorqua calmement :

- Parfait, Maîtresse.

Rubis qui arriva là eut un sursaut. Elle courut vert Signe et sembla paniquée.

- Oh non ! Je suis si désolée ! Je ne voulais pas que tu deviennes une esclave ! Je pensais tout gérer et, et !

Signe la prit dans ses bras et la réconforta en lui caressant le dos.

- Tout va bien Rubis, j'aurais pas fait mieux ?

La vampire la regarda dans les yeux avant de répondre :

- Tu mens mal.

- Je dis la vérité encore plus mal. On descend voir le type en bas ?

Rubis se retourna et demanda à Ambre :

- Quel type ? Celui qui a tué le serviteur ? Celui qui m'a assommée ?

La Valkyrie eut un vilain sourire et se leva pour suivre Ambre sitôt la conversation terminée. S'il y avait une des choses qu'elle avait bien envie de faire, c'était régler des problèmes dans une furie délétère. Rubis se cacha derrière la grande brune en la suivant, jusqu'à arriver devant la porte qui menait au sous-sol. Elles attendirent que la Vampire lance les hostilités.

La Vampire allait laisser Signe et Rubis s'occuper du sale boulot. C'était quelque chose que la Valkyrie savait faire. Elle entra dans la salle et un homme attaché, qui avait déjà reçu quelques coups. Ambre vint s'assassoir pour profiter du spectacle en demandant à ses esclaves d'apporter de quoi jouer avec l'assassin.

- Tu t'en occupes, Signe ? demanda la petite oiseau, un peu effrayée par cette situation.

- J'imagine qu'en tant que vampire tu dois savoir torturer des gens.

Elle n'en revenait pas. Signe allait lui demander.

- D'autant plus que j'ai entendu que tu te débrouillais bien pour torturer, alors tu dois avoir ça en toi.

Signe se mit de côté. Elle se tint droite, en position de repos, le poing droit enserrant le gauche derrière son dos. Rubis vint se passer face au type au milieu. Elle avait le trac, visiblement.

- Je dois faire quoi ?

Signe ferma les yeux, eut un long soupir. Elle voulait bien le faire elle-même, mais elle avait la haine, haine qu'elle souhait voir se dissper en voyant Rubis se venger de la vie en martyrisant cet homme.

- On va faire ça comme ça. C'est lui l'assassin ? Il faut lui demander pourquoi il est entré dans ce manoir et a tué cet esclave.

Rubis se tourna vers l'homme, lui sourit :

- Pourquoi vous avez fait ça ?

Il était sur le cul, ne sachant s'il fallait rire ou pleurer au rythme du long soupir de Signe.


- Que connais-tu du corps humain, Rubis ?

- Je sais qu'un oiseau peut avoir un enfant avec une femme.

L'homme éclata de rire, Signe s'exusa visuellement à Ambre pour ce petit désagrément. Il fint par lâcher d'une voix rauque :

- Vous savez, si vous voulez que je vous dise pourquoi je suis là, je vais vous le dire.

- C'est parfait, alors. rétorqua Rubis, plutôt contente.

- Non. Il est agressif, et même si on obtient ses aveux, on ne saura pas s'il dit vrai. Et il faut le punir aussi. On vient à peine de commencer. Arrache-lui un ongle. Ca saigne peu, et c'est douloureux.

- Non !

- Avec quoi ? demanda Rubis, choquée.

- Prends ce que tu veux, on fait de la boucherie, pas de la chirurgie. Quoique la boucherie et la torture soient des arts tout à fait sérieux.

La femme-oiseau se saisit d'une paire de ciseaux frénétiquement. Cela n'aurait pas été le choix du chef, mais il fallait bien qu'elle prenne ses aises. Elle se saisit du petit doigt de l'homme attaché qui frétillait, et commença à glisser les deux lames sous l'ongles et à refermer, en appuyant, lui arrachant un bout du doigt qui vint s'accompagner d'un hurlement de douleur.

- Pas trop mal, mais il faut y aller plus lentement, centimètre par centimètre et juste détacher l'ongle doucement...

L'homme était en larmes.

- Vous avez tué ma grand-mère, putain ! C'est mon manoir ! J'ai demandé, mais l'administration m'a dit qu'il appartenait à cette Ambre Vakarian ! C'est un mensonge ! Je suis venu récupérer mon dû et venger ma grand-mère ! Vous allez me faire quoi, putain ? Vous m'avez déjà tout pris ! Pitié !

La Valkyrie était déçue. Il avait l'air de dire la vérité. Rubis se tourna vers les deux, sans savoir quoi faire, sa main tremblait.

- Eh bien. Tu le crois, ou non ?

- Je pense que oui.

- Il faut voir avec la chef... pour savoir si on passe à la vengeance tout de suite.

Elle se tourna vers Ambre, attendant la suite.

Ambre voulait voir plus de sang, elle s'en foutait jusqu'à ce point. Elle ordonna à Rubis de lui couper... son membre viril. Celle-ci sursauta et regarda choquée Signe puis sa mère. Même Signe trouvait ça un peu violent, surtout pour la pauvre Rubis qui découvrait et surtout qui s'attendait pas à voir un membre viril de cette façon.

- Je suis obligée?

La Valkyrie fit oui de la tête. L'homme attaché se mit à flipper et à hurler :

- Pitié, non, plutôt mourir !

- Tu vois, c'est efficace. lança la Valkyrie.

Elle se mit à trembler de peur... mais d'un autre côté, elle ne voulait pas décevoir ses mentors.

- Prends un couteau qui coupe bien.

Signe rejoint Ambre. Celle-ci parla de les marquer le soir même. Encore une marque... Signe détestait ça. Elle n'allait pas se laisser faire, dans tous les cas... mais difficile avec ses maux de têtes qui allaient jusqu'à la black out... qu'elle en trouve la force ou non, elle allait fuir. Elle sourit, et dit :

- Très bien. S'il en est ainsi.

Elle mentait, son visage trahissait totalement l'inverse et la maîtresse vampire pouvait le percevoir.

Elle vint retirer le pantalon du personnage pour lui retirer ses parties. Elle était visiblement agacée, autant que le torturé était énervé.

- Tu veux pas que je te tienne la main ?

Il hurlait dans un cri de possession démoniaque :

- AAHAH PUTES, SALOPES, LESBIENNES, BOUFFEUSE DE CHATTES

La vampire plissa les yeux, et continua de poser des questions à la Valkyr.e

- Je coupe quoi ?

- Tu prends tout, sans oublier les deux.. tu sais quoi, et tu tires et tu coupes à la base. Fais ça vite et bien sinon il va mourir et la maîtresse ne sera pas contente.

Signe maintint ses jambes pour qu'il ne bouge pas trop. Elle n'avait pas envie de voir ça, alors elle le fixa dans les yeux et le força à faire de même.

- Je fais comment si c'est tout dur ? demanda Rubis.

La Valkyrie eut un rire nerveux. Elle n'avait pas envie de voir. Elle comprit que la petite avait démarré la besogne. Une flamme brûlait dans les yeux de Signe, et elle le laissa observer l'oiseau, il était en pleurs. Signe finit de façon plus professionnelle la manoeuvre pour lui permettre de faire miction plus tard avant de donner ce qui restaità la vampire.

- Je fais quoi avec ce qui reste ?

- Le grand classique, fais-le lui bouffer.

Elle le fourra dans sa bouche, toujours tremblante de la tête au pied. Il semblait être en choc et avait perdu connaissance.

- Garde ça pour plus tard, je pense. Il va s'étouffer.

Rubis posa alors le membre sur le sol alors que Signe cautérisa la plaie, tout d'abord avec son pouvoir de glace en utilisant un peu de magie, et lorsque l'hémorragie fut acceptable, un fer à blanc chauffé sur le tas pour terminer.

- S'il crève pas d'une sépticémie il sera opérationnel.

- C'est la première fois que tu fais ça ?

Choquée, elle claquait des dents.

- A un humain, oui. On va reprendre quand il aura repris connaissance.

Elle attendit Ambre pour la suite, consolant Rubis qui semblait démarrer une crise de panique.

La Vampire vint leur demander de le vider de son sang... sans le tuer. C'était pas un exercice évident. Signe s'était toujours prévenue de vider le sang d'une personne à ne pas tuer... mais il fallait tenter. Ambre expliqua à Rubis comment faire, et elle commença à le faire, découpant avec l'adresse d'un porc-épic mort. Heureusement, la Valkyrie sut l'aider à l'empêcher de mourir trop vite, et elles commencèrent à remplir les bouteilles.

L'homme ne relâcha que des gargouillis gutturaux qui faisaient trembler les murs. La vampire se concentrait sur ce qu'elle faisait pour ne pas garder d'image traumatisante, mais à ses réactions, la Valkyrie savait que cette petite... ne voyait pas un homme mourir pour la première fois. Loin de là. Encore un mystère que Rubis ne dévoilerait pas de sitôt à Signe.

Le travail effectué, les plaies recousues au fil de boucher et pansements, et à la main glacée de Signe... ses dernières réserves, les deux femmes rejoignirent la vampire en haut. Celle-ci vint faire une remarque quant à leur hygiène. C'était rare qu'on reproche à Signe de sentir mauvais, elle trouvait l'odeur du sang très agréable elle-même. Rubis, par contre... pour un chat sauvage qui marchait pieds nus dans la rue, elle sentait toujours le bébé chaton.

Blessée dans son ego, elle décida toutefois d'obéir. Un bon bain lui ferait du bien, surtout après avoir pataugé dans le sang. Elles vinrent sélectionner des vêtements dans la garde-robe d'une chambre. Rubis trouva une jolie petite tenue de vampire noire - c'était comme ça qu'elle l'avait appelée - à sa taille. Signe trouva ce qu'elle voulait probablement dans l'armoire d'un homme qui avait vécu là. Tout était trop petit pour elle. Un costume noir qui n'était pas taillé du tout pour une femme, mais qui au moins était à sa taille.

- Un jour, je trouverai des vêtements civils à ma taille quelque part. Ou je devrai en acheter ? Allons-nous laver.

Signe fit couler un bain et sans rien demander, vint se déshabiller devant Rubis et s'allonger, se frottant avec un savon de qualité qui. Plus timide, l'oiseau vampire vint la rejoindre, timidement. Elle ne l'avait plus vue nue depuis... cette soirée où elles avaient fait les folles avec Uriane, puis son corps meurtri soigné par Brom... Signe avait l'air en forme, même si des nouvelles cicatrices s'étaient ajoutées sur son corps.

La Valkyrie brisa la glace.

- Elle va nous marquer. Je ne peux pas me le permettre, alors je vais fuir, sitôt habillée.

- Et moi ?

- Tu viens.

- C'est ma mère.

- Alors elle ne te fera pas de mal. Moi, j'ai aucune raison de rester.

- Et tu comptes fuir comment ? demanda Rubis.

- Par la porte de derrière, puis les cryptes, par là où on est revenues.

- On est venues quémander son aide car tu es trop faible, tu t'en souviens ? Si tu pars, elle te rattrapa, j'imagine qu'elle soupçonne que tu veux fuir. Et tu ne pourras pas te défendre, et moi non plus. Si elle est en position de force... je prendrai son parti jusqu'au bout. J'ai pas envie qu'elle me coupe des choses regrettrables et elle seule peut m'apprendre à devenir une vraie vampire.

- ... c'est pragmatique.

- Alors ne fais rien d'insensé, Signe. Une cicatrice de plus, ou de moins... vaut mieux ça que tout ce qu'elle peut te faire.

Signe s'étira longuement dans la baignoire, flattant les jambes de Rubis avec la sienne sans se soucier d'elle ce qui la fit rougir. La Valkyrie poursuivit :

- Je dois retrouver ma soeur, j'ai pas le temps de jouer à la soubrette. Je m'habille, et je me casse. Tu me rejoins dès que tu as une fenêtre de libre... tu sais où me trouver.... l'église à l'autre bout des cryptes ? Je t'y attendrai.

Rubis baissa la tête, elle avait peur pour son amie. Celle-ci sortit, et vint se sécher, puis s'habiller. La femme vampire la suivit lentement.

Traversant des couloirs peu empruntés, la Valkyrie atteint discrètement une sortie arrière et se prépara à fuir. Sa tête lui tournait et après quelques pas, elle se rendit compte qu'elle allait avoir du mal à le faire... mais il était trop tard pour reculer.

Rubis, elle, décidant de jouer le tout pour le tout, revint rejoindre Ambre, faisant une petite mine.

- Je suis propre... !