Un monde tourmenté par les divins. Un monde où les forces du bien et du mal s'entrechoquent ne laissant aucun réel vainqueur. Un monde où le chaos et l'espoir coexistent afin de ne former qu'un équilibre si fragile et éphémère. Alors que les terres magiques du Sekai ne font que se remettre des dégâts causés par une terrible et meurtrière guerre opposant les races mortelles aux entités divines, l'incertitude continue de vagabonder dans l'atmosphère. Les nations et grandes puissances se préparent à l'inévitable. Les ténèbres rôdent. Elles arrivent. Les conflits et les divergences d'opinion entre les différents peuple du Sekai éclatent. Puis, au cœur de tout ce contexte disparate, il y a vous, le Héros de l'histoire, l'Élu. Entre vos mains, vous détenez une part de la destinée de ce monde si singulier. Choisirez-vous d'être un sauveur ou un destructeur ? Le bouclier ou l'épée ? Saisissez-vous de vos sortilèges et de vos armes, car cette aventure rocambolesque est la vôtre !
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La parole est d'argent, le silence est d'or [Fumiko]
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2020-09-26, 01:20

La parole est d'argent, le silence est d'or

ft. Fumiko

...

Était-ce donc cela que la liberté ? Ironiquement, je n’avais pas l’impression d’être sorti de ma captivité. Était-ce dû au fait que je vivais sur les traces d’une autre personne ? Si jamais je venais à quitter la fédération pour marcher sur mes propres pas, allais-je enfin me détacher de ces chaînes qui écrouaient mon âme ?

Ah ! Je ne savais même pas pourquoi j’avais de telles pensées. Habituellement, je ne réfléchissais pas autant et ne me meurtrissais pas de la sorte. Non, je suivais la voie qui me satisfaisait avant que tout cela n’augure. Pourquoi donc cherchais-je à supporter davantage de mal ? Grâce au vieil homme, je savais comment me débrouiller seul, que ce soit en terrain civilisé, ou en pleine nature. Je n’avais aucune réelle entrave qui me retenait. Alors, pourquoi ?

Pourquoi n’arrivais-je tout simplement pas à détourner mon attention de cette foutue capitale ? Je commençais véritablement à en avoir assez de jouer les chiens pour les autres. Sigh… Calme.

J’avais conscience que je ne faisais guère tous ces travaux gratuitement. J’étais rémunéré, et même si la prime n’était pas grande, le salaire était respectable… D’après les autres gardes. En toute franchise, même si j’avais assez de connaissances pour ne pas totalement passer pour une sardine, je n’étais pas aux faits de tous les domaines économiques, et encore moins ceux politiques par ailleurs. Fort heureusement, personne n’avait tenté de me duper. Peut-être était-ce dû à la recommandation du vioc, ou peut-être imposais-je assez de respect ou de frayeur pour que la personne en face soit intimidée… En tout cas, je menais une vie normale. Oui, je pouvais l’affirmer… C’était normal… Trop normal à mon goût, beaucoup trop. Par moment, j’en venais presque à regretter d’avoir quitter l’arène clandestine, presque.

Les tâches que j’avais n’étaient point ardues, ni même aisées. Toutefois, elles étaient redondantes et quelque peu ennuyeuses. Surveiller la maison d’un noble, garder l’entrée de la ville, nettoyer les lieux de service… Les seules missions qui emballaient un minimum mon cœur étaient celles qui consistaient à protéger une personne de l’hostilité extérieure, ou encore d’escorter un groupe d’une ville à une autre. Avec un peu d’espoir, je pouvais voir un combat éclater… Mais, jamais cela ne s’était produit. Les routes étaient plutôt sûres, et apparemment, il n’existait aucun idiot prêt à attaquer des habitants de Benedictus.

« Sigh… »

Quel ennui. Je venais justement de finir d’accomplir une telle missive. Voilà pourquoi je me retrouvais sur ce navire, sur le chemin du retour à la maison. Arborant mon armure typique de Benedictus, celle des gardes en somme, j’observais les cieux, méditant sur ma propre vie.

Le ponton du bateau me laissait apprécier la douce brise marine. Quand j’y repensais, cela faisait un long moment que je n’avais pas vu la mer… Depuis ma triste enfance, pour préciser. Sigh. Un jour, il faudrait que j’aille prendre ma revanche.

Serrant brièvement mon poing droit, je fermais mes paupières un court instant avant de les rouvrir, de me retourner complètement et de m’asseoir en m’adossant contre la barricade.

« Pas maintenant. »
Fumiko
Lapis Volubilis
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Fumiko
La parole est d'argent, le silence est d'or [Fumiko] 200531101836766870
CITATION : Fumiko ? C'est moi !!
2020-09-26, 19:41

La parole est d'argent, le silence est d'or
Accoudé au bastingage du bateau, le vent dans les cheveux, je repense à Lili. Elle a bien réparé ma jupe, bon c'est avec une étoile mais c'est mieux que le trou qu'il y avait et puis cette étoile, ça me fait penser à elle, je le reverrais un jour, j'en suis sûre.
Et les acteurs qui me voulaient pour un "rôle décapant", ils m'ont fait un sale coup, ça non plus, je ne l'ai pas oublié. Ils m'ont donné mon costume, une sorte de tablier blanc, des gants, un foulard pour mettre sur ma tête, sans doute un rôle de commerçante des rues. Ils se marraient bien, en répétant "un super rôle décapant", ils se faisaient des clins d'œil, je riais avec eux tellement ils faisaient les idiots. Ils ont apporté un seau rempli d'eau moussante et le chef de la troupe est alors arrivé sur la scène. Sans un sourire, il m'a tendu un balai.

- Tu voulais faire partie de notre troupe, te voilà chargée de nettoyer la scène !

- Non, vous n'avez pas compris, je veux un vrai rôle. J'ai remplacé déjà un comédien malade, souvenez-vous, quand…

- Justement ! C'est le nettoyage ou tu dégages !

Jamais plus je ne reviendrai les voir, ils m'ont bien eue, je les déteste. Pourtant, j'avais bien joué mon rôle l'autre fois, bon j'étais tombée dans le public, sur les genoux d'Ema mais ça s'est bien terminé.  Le lendemain, les comédiens étaient énervés parce que le directeur du théâtre ne voulait pas leur payer tout l'argent promis  mais je suis sûre que ce n'est pas à cause de ma chute, ni de mes improvisations ou de mon solo rajouté à la fin, non j'en suis certaine.
J'en trouverai une autre troupe de comédiens, une vraie, pas des acteurs qui ne pensent qu'à se moquer de moi, ils verront bien, les autres, quand je serai célèbre.

Heureusement qu'après ça, il y a eu ma rencontre avec Sven. Sven… Je revois son petit sourire et surtout son air un peu agacé quand il se faisait remballer par son Grim. J'avoue que quand je l'ai quitté, j'ai eu un petit pincement au cœur, il était gentil, ce garçon. Je pense qu'on se reverra bientôt, il m'a dit qu'il voyageait beaucoup, oui on finira par se revoir, c'est sûr ! En fait, je ne sais plus vraiment si c'est lui que j'ai hâte de revoir ou Sean, je les aime bien tous les deux, même beaucoup c'est vrai. Bon, disons que le premier que je revois sera le bon, et voilà !

Avec l'argent qu'on s'est partagé, du coffre du gobelin, j'ai pu payer mon voyage pour rentrer à Benedictus, c'est la première fois que je prends un bateau, c'est plutôt agréable.
Je regarde autour de moi, il y a peu de monde sur ce bateau, personne avec qui discuter, en tout cas, ils semblent tous occupés ou perdus dans leurs pensées. Je commence sérieusement à m'ennuyer, regarder l'eau qui défile, ça va bien un moment mais c'est toujours la même chose et on s'en lasse, à force.
Tiens, voilà un nouveau que je n'avais pas vu avant ! Il a fière allure, dis-donc, une belle armure qui brille, sans doute un soldat ou un garde, en tout cas il a l'air de s'ennuyer autant que moi, il parle tout seul, même ! Peut-être que si…
J'y vais ! Au pire, il risque juste de ne pas me répondre ou de me faire comprendre qu'il veut rester seul. Grand sourire, je me lance.

- Il parait qu'il y en a qui sont malades et qui vomissent sur un bateau, pas moi, j'aime bien ça. Vous êtes malade, vous ? Vous avez une belle tenue, vous êtes un soldat ? Et vous allez aussi à Benedictus ou vous vous arrêtez avant ? J'ai connu une femme qui était garde aussi, elle avait une armure comme la votre mais rouge, c'était une grande femme, elle était très belle, avec de longs cheveux blonds…enfin, je ne dis pas que vous n'êtes pas beau…je veux dire…vous n'êtes pas une femme non plus. Quoique parfois, on ne peux pas savoir. Une fois, j'ai croisé un homme qui n'en était pas un, ce n'était pas une femme non plus, il n'avait pas de…enfin…le "sexe", vous savez, il n'en avait pas. C'est assez dérangeant, vous ne trouvez pas ? C'est quoi, votre nom ?


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2020-09-26, 20:38

La parole est d'argent, le silence est d'or

ft. Fumiko

Pourquoi cette gamine venait me parler, à moi, alors qu'il y avait tant de monde par ici... Et bon dieu... Quel flot de parole...



Qui c’était, elle ? Arf. Quelle idiotie. Sans doute n’aurais-je point dû parler à moi-même sans prendre conscience des alentours. Voilà qu’une demoiselle vint déverser un flot de mots sans que je ne puisse répondre. Que voulait-elle sérieusement ? N’avait-elle point un larbin sur lequel se déchaîner ? Pourquoi devais-je subir ses histoires ? Et bon dieu, elle ne semblait plus pouvoir s’arrêter… Était-elle cassée ? C’était ça, pas vrai ? Une chose avait déréglé son cerveau, pour sûr…

Un léger soupir s’échappa de ma bouche. Je n’avais pas grand-chose à faire sur le chemin du retour, et en toute franchise, il était vrai que l’ennui commençait à me gagner. En ma toute sainte grâce, et ce malgré le fait qu’elle m’ait forcé à penser à ces maudites divinités, j’allais lui faire honneur de ma présence.

« Je me rends à Benedictus, et je suis bel et bien un homme, jeune femme. Si c’est ma splendeur qui vous a rendu confuse, je suis prêt à pardonner cette erreur. »


Par la suite, je vins à me lever, m’imposant fortement malgré moi devant elle. Comme je l’imaginais, elle était plutôt petite, mais sans doute n’avait-elle point fini sa phase de croissance. Elle avait un visage quelque peu enfantin, assez souriant… Son attitude couplée à son physique pouvaient déjà en dire long sur sa personnalité. Sans doute était-elle légèrement niaise, un peu naïve et carrément inoffensive.

Cherchant à paraître affable, même si je ne l’étais que dans de rares situations, je continuais alors à lui répondre.

« N’est-il pas plus respectueux de se présenter avant même de demander le nom d’un inconnu, élégante demoiselle ? », lui dis-je donc, glissant brièvement une main dans mes cheveux pour les replacer derrière l’oreille gauche. L’ombre d’un sourire apparut sur mon visage ne serait-ce qu’une demi-seconde avant de rejoindre l’obscurité de nouveau, ne laissant que mon habituel stoïcisme dessiner les traits de mon portrait.

« Je me nomme Shaporo, excellent garde de la grande cité de Benedictus. Avec moi sur ce navire, rien ne vous arrivera, gente dame. »

Exagérant un minimum mes mouvements à l’aide d’une rapide courbette, je vins de nouveau fixer la prunelle marine de ses yeux de la teinte azurée des miennes. Ouvrant alors faiblement la bouche, comme pour poursuivre mes paroles, je la fermai aussitôt, sans dire un mot, ne faisant donc qu’observer la miss un peu plus longtemps.

La jeunesse me faisait inévitablement penser à mon enfance, et plus particulièrement à mon séjour à l’orphelinat. Qu’importe si j’étais devenu sombre, si les autres enfants de l’époque ne m’incluaient pas dans leur groupe ou bien si je détestais cet établissement, je n’arrivais pas à me défaire de ce passé. Qu’était-il advenu d’eux ? Peut-être devrais-je chercher mes confrères pour avoir le cœur net sur mes soupçons… Et par la même occasion, si l’un des scénarios que j’imaginais était réel, je pouvais sauver quelques uns de mes frères et sœurs… Mais là aussi, pas maintenant.

« Que cherchez-vous en ma présence, douce âme ? Si c’est uniquement cette compagnie que vous espérez… Sachez qu’aujourd’hui est votre jour de chance. », dis-je alors en m’approchant un peu plus.
Fumiko
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Fumiko
La parole est d'argent, le silence est d'or [Fumiko] 200531101836766870
CITATION : Fumiko ? C'est moi !!
2020-10-06, 11:04

La parole est d'argent, le silence est d'or
Il a l'air gentil, cet homme, certes il est très élégant mais de là à dire que c'est une splendeur, il exagère un peu ! C'est vrai que quand il se lève, je reste un moment à la fixer en silence, c'est dire si je suis intimidée par sa taille. Je ne crois pas être si petite que ça et pourtant, j'ai l'impression de lever les yeux bien haut pour le regarder, qu'est-ce qu'il est grand !
Ce qui est sûr, c'est que sa famille doit être riche, c'est le genre bourgeois qui parle avec des mots savants pour bien montrer qu'il est mieux élevé que les autres. Je n'aime pas trop les gens comme ça, enfin, peut-être que lui ne fait pas exprès, j'espère que c'est juste parce qu'il a l'habitude de parler de cette façon.
En tout cas, il ne m'aime pas, je le vois de suite. Déjà, il ne souris pas beaucoup et quand il le fait, je vois bien qu'il se force, et puis il me reproche de lui avoir demandé son nom avant de lui dire le mien. Là, il n'est pas logique, on ne dit que les choses qui intéressent les gens, non ? Moi, je voulais savoir comment il s'appelle mais lui, est-ce qu'il voulait savoir mon nom ? Si ça se trouve, il s'en fiche de le savoir, alors pourquoi je lui aurais dit ? Bon, maintenant il me le demande, je vais lui répondre mais avant, je ne pouvais pas lui imposer mon nom sans savoir s'il le voulait. Ils sont quand même étranges, les gens comme lui !

- Moi, c'est Fumiko et je ne pouvais pas deviner que vous vouliez le savoir, cher môssieur !

Moi aussi, je peux utiliser des jolis mots, si c'est ce qu'il veut. Je n'ai pas besoin d'avoir eu une éducation avec un excellent professeur, pas besoin d'avoir eu des parents intellectuels, je peux aussi faire de belles phrases, quand je le veux.
Là, il me dit qu'il est garde à Benedictus mais pas que ça. Qu'est-ce qu'il est vantard ! Non seulement il est une splendeur mais en plus un excellent garde qui me protégera mieux que personne. Je lui souris par politesse, j'espère qu'il ne va pas continuer à se prendre pour un dieu, c'est un peu énervant. Remarque, il n'y a que lui avec qui je peux discuter et  il a besoin de compagnie d'après ce que je comprends alors autant en profiter.

- Ce doit être bien, d'être un garde, surtout pour le beau costume. Moi, c'est ce que je préfère, les costumes. Oui, je suis comédienne, actrice de théâtre même, et une des meilleures. Là, je rentre de Liberty où j'ai joué un très grand rôle avec une troupe qui fait appel à moi pour remplacer n'importe quel acteur quand il a un problème. Ils savent très bien que je n'ai pas besoin d'apprendre le texte avant, j'improvise et le public m'adore.

Un drôle de rôle, en effet, si nettoyer la scène faisait partie de la pièce. Si on considère que déformer la vérité n'est pas mentir, alors ce n'est pas trop grave. Je ne vais pas m'empêcher d'arranger un peu l'histoire, j'ai envie qu'il m'admire aussi, il n'y a pas de raison, pourquoi ce serait lui, le meilleur de nous deux ?
Au fond, il m'amuse bien. Je vois bien dans son regard qu'il me prend pour une fille sans cervelle, comme beaucoup de personnes qui me rencontrent. Je sais que je peux être naïve par moment, je fais trop confiance aux gens qui savent bien parler, je m'en rends bien compte ensuite. Mais je ne suis pas idiote, du moins pas réellement. Finalement, je suis bonne comédienne, je réussis bien à me faire passer pour plus bête que je ne suis, c'est tellement amusant. Ce qui est étrange, c'est que Dean, Sven et Lili n'ont pas eu ce regard, comme si le peu de différence d'âge entre nous faisait que j'ai moins envie de passer pour ce que je ne suis pas.

Je soupire. Si je veux que ce Shaporo continue de me tenir compagnie, je dois lui faire plaisir. Je prends un air admiratif.

- Mais c'est sûr qu'être un garde, c'est quand même plus glorieux qu'une saltimbanque. Je suis rassurée d'être avec vous, je ne risque rien. Vous étiez en mission secrète par ici ?



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2020-10-08, 13:27

La parole est d'argent, le silence est d'or

ft. Fumiko

Qu'importe comment je le vois, cette fille n'a pas conscience de la dure réalité... Elle semble bien trop naïve, niaise... En quelque sorte, elle me rappelle... Mes frères et soeurs...

Ce qu’elle disait était plutôt pertinent. Depuis quand me souciais-je de pouvoir mettre un nom sur le visage de quelqu’un qui m’était inconnu ? Par ailleurs, je ne cherchais même pas à en mettre à ceux qui m’étaient un tant soit peu proches. Ou pour être plus exact, ceux qui me furent proches.

Par moment, cette étiquette noble me posait bien des problèmes. Malgré mon histoire, je n’avais en rien perdu cette habitude qui s’était installée depuis mon enfance, ce qui en faisait ma popularité lors des combats clandestins. M’enfin, ce temps-là était révolu. Je n’étais plus contraint à me battre dans une arène pour que de vieux pervers prennent plaisir à me voir gicler le sang.

Quoi qu’il en soit, inutile de m’attarder dessus. Je lui avais déjà demandé son nom, et elle m’avait répondu. Passons.

Ceci dit, je vins à m’attarder un peu plus sur ce qu’elle disait par la suite. Était-ce si gratifiant d’être garde ? Je l’étais un peu malgré moi. Si j’avais à choisir, sans doute n’aurais-je point opté pour une telle vocation. Les contacts avec les autres étaient minimes dans mon cas, mais lorsqu’il fallait le faire, je me devais de faire bonne impression, pour l’image de la cité entre autres. Certes, je pouvais jouer d’une certaine noblesse, mais ce n’était pas une chose qui m’était franchement naturelle. Je pouvais me forcer et faire en sorte que l’on me prenne réellement pour quelqu’un d’affable, mais j’étais bien plus désagréable en vérité. La vie m’avait apprise à être plus dur, autant envers moi-même qu’envers le monde.

… Peut-être devrais-je suivre cet état d’esprit d’ailleurs… Être ce genre de garde aimable ne me seyait guère. Devrais-je quitter mes fonctions afin d’être libre de faire ce qu’il me plaît ? Ceci dit… J’avais promis au vieux que… Haha. Depuis quand suis-je une personne respectant mes promesses ?

« Comédienne, hein… Je peux aussi dire que j’ai un peu d’expérience sur le fait d’être… Sur une scène. », marmonnais-je par réflexe. Avec mes récentes pensées, je ne pouvais m’empêcher de faire le rapport avec l’arène dont laquelle j’étais le protagoniste sur plusieurs années.

Sous ces réflexions, mon jeu d’acteur se tua pour laisser place à mon habituel froideur un instant. Mon expression se durcissant sur ce laps de temps, avant de se décontracter à nouveau pour revenir à son état initial. Sigh. Le temps où j’arrivais à afficher pleinement mes émotions est bel et bien révolu. Tristesse, colère, surprise ou même joie… Mon visage n’arrivait plus à se déformer de manière à représenter ces états. C’en était presque amusant.

Le contraste se faisait lourd avec l’autre fille hyper expressive. Étais-je aussi comme cela par le passé ? Cette jeunesse naïve m’avait l’air d’être complètement étranger. Quelque part au fond de moi, je savais que j’étais aussi enjoué qu’elle auparavant, mais… C’était comme si ce reflet de moi n’était pas mien.

« Je ne faisais qu’une simple escorte jusqu’ici, rien de bien nouveau. »

Fermant brièvement les yeux, je vins alors à poser une question, sans prendre en compte le timing ni rien.

« Dis, jeune fille. Être garde est-il réellement si remarquable ? Qu’importe comment je le vois, je… Sigh. Non, rien, oublie. »

Portant de nouveau un œil vers la demoiselle à la chevelure azurée, certaines images me revinrent encore une fois.

Et dire que je m’étais mis à l’idée de vivre uniquement pour moi, me contrefichant de tout et de tous… Voir une enfant comme elle me faisait penser à mes frères et sœurs que j’avais perdu. Portais-je réellement tant d’importances à eux ? Non. Cela devait juste être un sentiment nostalgique. Sans doute.

« Si ton cœur se réjouit de dévoiler tes talents d’actrices, tu devrais être plus fière de ce que tu fais. », repris-je soudainement. « N’as-tu donc guère joué un rôle des plus importants récemment ? Ce n’est aucunement un fait à dénigrer ou à nier. »

Ces mots étaient sincères. J’étais souvent hypocrite, ou alors je cachais tout simplement mes intentions derrières des mots mielleux, mais là, ce ne fut pas le cas. Sans doute étais-je légèrement attendri en confondant la miss avec une de mes proches, mais je répondais sans arrière pensée. Et pour tout dire, sans même réellement réfléchir.

« Et puis, en soi, la gloire n’est pas une chose que tu devrais chercher. » Apposant délicatement mon poing au niveau de son cœur, je continuais de parler, toujours d’une voix calme et sereine. « Du moment que ton cœur bat de ses plus belles chaleurs grâce à tes activités, c’est tout ce qui compte. » Retirant alors ma main pour venir la poser sur la tête de la jeune fille, je vins à finir. « Je suis presque jaloux de ta situation. »
Fumiko
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Fumiko
La parole est d'argent, le silence est d'or [Fumiko] 200531101836766870
CITATION : Fumiko ? C'est moi !!
2020-10-26, 18:22

La parole est d'argent, le silence est d'or
Ah, il a l'expérience de la scène ? C'est bizarre, je ne l'imagine pas du tout comme comédien, mais il a du jouer un rôle ou deux sans doute.

- Je...vous...

Je lui aurais bien demandé des précisions mais il a l'air de m'en vouloir d'un seul coup, il ne me paraît plus du tout sympathique, comme s'il s'était transformé en méchant. Pourtant, quand il se remet à parler, c'est bien le même homme aimable, j'ai du mal voir ou bien ça dépend du sujet. Il me rappelle Vulpas, un garçon de chez nous, quand il parlait de certaines choses qui le passionnaient ou du moins qui lui plaisaient, alors il était tout souriant. Par contre, si on discutait à propos de ce que nous aimions mais pas lui, il devenait désagréable, grognon, même méchant parfois, fallait toujours que le sujet soit le sien et qu'il soit le héros, en quelque sorte.

Là, apparemment, Shaporo n'était pas tellement content de parler du théâtre, c'est curieux d'ailleurs parce qu'il en a fait, il m'a dit qu'il avait été comédien donc il doit aimer ça. Hum...il m'a peut-être menti pour me faire plaisir ou pour me montrer qu'il n'y a pas que moi qui sait jouer sur scène, que je ne suis pas meilleure que lui dans ce domaine. Vulpas aussi, il voulait toujours tout ramener à lui, il savait tout faire mieux que les autres, quoiqu'on dise, il l'avait déjà fait, il l'avait déjà vu, qu'est-ce qu'il m'agaçait !

En tout cas, Shaporo aime parler de son métier de garde et ça se voit. Il me demande si c'est remarquable d'être garde, comme s'il ne le savait pas, tout fier qu'il est ! Il fait le modeste mais je sais bien qu'il fait comme ça parce qu'il veut que je lui dise combien il est admirable, comme ceux qui disent qu'ils sont nuls ou moches pour qu'on leur disent que non, qu'ils sont fantastiques.
Ensuite, il me parle de gloire, que je ne dois pas la chercher mais que mon cœur doit juste battre. Là, j'avoue que je n'ai pas trop compris, surtout quand il m'a dit qu'il était jaloux de moi.

- Jaloux ? Pourquoi vous êtes jaloux, vous voulez la gloire, vous ?

Oui, sûrement, sinon pourquoi il serait si fier d'être un garde ?
Cette conversation m'ennuie un peu, à vrai dire. Je suis sûre qu'il a plein d'anecdotes à me raconter, plus intéressantes que ses histoires de gloire et de cœur qui bat.
Je vais m'asseoir à la place même où il était quand je l'ai aperçu puis d'un signe de la main, je lui indique de venir me rejoindre.

- allez, s'il vous plait, racontez-moi vos aventures, vous en avez sûrement vu plein de choses en tant que garde, des crimes, des endroits extraordinaires, des belles demeures, des gens de haute importance, des batailles...Je veux tout savoir.

Je le fixe en attendant la suite, les yeux brillants d'impatience, prête à écouter les plus croustillantes de ses histoires.


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2020-10-27, 14:48

La parole est d'argent, le silence est d'or

ft. Fumiko

C'est vraiment une enfant, elle.

Pourquoi étais-je jaloux disait-elle ? Impossible qu’elle puisse le comprendre de son point de vue, il était certain. Qu’importe, lui expliquer de sorte qu’elle comprenne serait probablement trop compliqué à faire, et surtout trop ennuyant à faire. De fait, je ne voulais pas non plus dévoiler tout mon malheureux passé juste pour lui dire que j’enviais son innocence, en quelque sorte.

Après qu’elle s’installa et m’incita à prendre place à mon tour afin que je puisse lui conter des histoires de mon passé, je vins soupirer faiblement avant de procéder.

« Des histoires… »

En avais-je au moins une que je pouvais conter sans qu’elle ne compatisse inutilement pour moi ? Je détestais que l’on cherche à me comprendre, ou quoi que ce soit. J’avais l’impression d’être réduit à une petite chose fragile.

M’enfin, je pouvais toujours déformer un événement pour qu’elle trouve satisfaction dans mes mots. J’avais aussi possibilité de mentir complètement, qui était-elle pour me contredire après tout ? Je n’avais pas de compte à lui rendre, tout ce que je faisais était de gentiment lui tenir compagnie alors que mon temps était précieux… Bon, je ne faisais rien de particulier, mais l’honneur que je lui accorde de l’attention rendait ce fameux temps précieux.

« J’ai déjà dû me battre contre un mécréant ayant dressé une bête agressive. Celle-ci ressemblait fortement à un féroce tigre blanc. Afin de pouvoir m’en sortir vivant, je fus obligé de combattre à la fois le dresseur et sa créature. Si je tournais le dos à l’un d’eux, l’autre pouvait aisément me prendre par derrière et ainsi mettre un terme à ma pauvre vie. »

Évidemment, je ne précisais pas que cela s’était passé il y a quelques années, lorsque j’étais forcé de combattre en arène clandestine. Parmi les combats que j’avais pu passé, celui-là était l’un des plus mémorables, notamment parce que c’était l’une des rares fois où j’étais obligé d’affronter plus d’un adversaire en même temps.

« Seulement armé d’une épée et vêtu de vêtements légers, j’étais dans une situation où le moindre coup pouvait me mener vers les portes de la mort. Aucune armure, aucune sorte de défense possible… Pas même un petit bouclier. Seulement une épée à une main. »


L’équipement était restreint, il nous était possible de choisir une arme mais rien de plus. C’était sans doute la principale raison pour laquelle les gladiateurs étaient souvent ceux qui périssaient lorsque l’on devait se battre face à des bestioles. Cela ne dérangeait en rien les gérants vu que le public adorait ça. Ils pouvaient juste trouver d’autres esclaves à sacrifier pour avoir encore plus d’argents, et pour que les spectateurs soient des plus ravis.

« Acculé jusqu’à une paroi, je faisais donc face à ces deux ennemis qui étaient prêts à me déchiqueter. Je n’avais aucun moyen de fuir, ni même aucune façon d’attaquer. A ton avis, comment ai-je pu m’en sortir ? », questionnais-je alors en tournant mon regard vers le demoiselle. Attendant sa réponse, je repris alors la suite de l’histoire sans réellement faire de remarque à sa réponse.

« J’ai sacrifié ma défense pour tout donner dans un assaut. », dis-je en touchant ma grande cicatrice verticale sous l’œil gauche. « Après m’être élancé vers le sanglant animal, je pus transpercer son corps de ma lame en prenant un coup de patte qui m’avait brisé quelques côtes sur le moment. Par la même occasion, son dresseur en avait profité pour viser ma tête. J’eus tout juste le temps d’éviter l’attaque, mais j’en ressortis tout de même avec une marque. Par la suite, blessé et épuisé, il fallait que… », jetant brièvement un regard sur le visage de Fumiko, je repris après une courte pause. « J’immobilise l’homme pour le mettre hors d’état de nuire. Je m’étais jeté sur lui de tout mon corps pour le plaquer contre le sol et l’assommer. »

C’était étrange. C’était la première fois que je racontais une bataille que j’avais pu mener. Malgré quelques passages que j’avais intentionnellement modifié, c’était globalement ce qu’il s’était passé.

« Et toi ? N’as-tu pas eu de folles aventures à conter ? »
Fumiko
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Fumiko
La parole est d'argent, le silence est d'or [Fumiko] 200531101836766870
CITATION : Fumiko ? C'est moi !!
2020-11-05, 10:36

La parole est d'argent, le silence est d'or
Si quelqu'un pouvait me voir en ce moment, il se dirait «"mais qu'est-ce qu'elle a, celle-là, avec son air admiratif et sa bouche ouverte ?". Il chercherait sûrement la chose merveilleuse que je suis en train d'admirer, alors que je suis simplement subjuguée par Shaporo. Je bois ses paroles, non seulement il sait bien raconter son histoire, mais en plus, quelle histoire extraordinaire !
Je tremble de peur quand il me dit qu'il était bloqué face à ses attaquants, comment il s'en est sorti ?

- Je...

J'aurais bien quelques idées mais il est lancé dans l'histoire et je le laisse poursuivre, avide de connaître la suite. Il a quand même été vainqueur du combat, avec une cicatrice en souvenir.

- Des côtes brisées, ça doit être douloureux ! La cicatrice, là, oui je la vois, elle n'est pas si vilaine que ça, vous savez.

C'est vrai qu'il reste un bel homme et puis, c'est quand même une trace de quelque chose d'héroïque, il devrait en être fier.

- Moi, je n'ai pas de cicatrice et mes histoires, elles ne sont pas aussi captivantes que les vôtres

A sa demande de lui raconter une de mes aventures, je réfléchis. Parmi tout ce que j'ai vécu, quelle est l'histoire qui pourrait être la plus intéressante ?

- J'en ai beaucoup, des aventures à raconter, certaines où j'ai été en danger, certaines où j'ai sauvé des personnes, certaines où j'ai fait rire, où j'ai découvert de nouveaux endroits, le choix est difficile

C'est vrai que j'en aurais pas mal à raconter, mais finalement, qu'est-ce qui m'a le plus frappé, qu'est-ce que je retiens de toutes ces aventures, qu'est-ce qui est essentiel ?

- En fait, j'ai surtout rencontré des personnes remarquables et c'est le plus important pour moi. Une femme extraordinaire, une mendiante. Je lui ai sauvé la vie, elle avait la mâchoire complètement cassée, un œil crevé, je l'ai amenée chez un guérisseur et elle s'est rétablie. Au début, je la haïssait et puis ensuite, je l'ai admirée, comme quoi on peut changer d'avis. Elle savait se battre, elle a même voulu m'apprendre mais elle était très sans pitié avec ses coups de badine, j'ai abandonné.
Ensuite, il y a eu cette chasse aux grumis avec Sean et son frère Dan, des garçons gentils comme tout, Sean surtout, enfin...


Je me sens rougir, comment il pourrait comprendre que j'ai des sentiments pour ce garçon ? Je repense à lui, sa lettre voulait quand même dire qu'il m'aimait, enfin je crois, j'espère que ma réponse lui donnera envie de me revoir.

- On a réussi à fuir ces gros crapauds rouges en se cachant dans un rocher creux, on était serrés, j'étais contre Sean, très près, ça créé des liens, forcément.
Ah...J'ai rencontré aussi des comédiens du théâtre, ils étaient sympathiques, enfin, c'est ce que je pensais jusqu'à ce qu'ils me fasse venir pour un rôle « décapant ». J'aurais du me méfier, c'était pour nettoyer la scène, ils m'ont prise pour leur femme de ménage, je leur en veux, à ceux-là !


Il y a peu de personnes que j'ai rencontré et avec lesquelles je n'ai pas gardé contact, du moins je sais où et comment les retrouver, mais ces acteurs, je ne veux pas les revoir. C'est pareil avec cet homme qui m'a fait voyager dans sa carriole et qui voulait ensuite qu'on aille dans une chambre, j'ai bien compris ce qu'il voulait.

- J'ai aussi aidé Sven à retrouver le trésor de son ami le gobelin, enfin non, ce n'était pas son ami mais son livre, par contre, oui. Jamais je n'avais encore vu un livre pareil, il parle et il dit à Sven toutes les informations qu'il demande. Sven est un gentil garçon aussi, et il est tellement...

Craquant ? Là, Shaporo ne comprendrait pas non plus, Sean ou Sven, lequel des deux ? Moi même, je ne sais pas celui que j'ai envie de revoir le plus.

- Lili. Elle, c'est une couturière, elle a réparé ma jupe avec une étoile, regardez ! C'est qu'avec elle, on a du fuir un garçon transformé en gros reptile qui voulait boire notre sang, heureusement qu'on savait bien grimper aux arbres !

Il y en eu d'autres que j'oublie, mais ceux-là, ce sont quand même ceux que je veux absolument revoir, sauf les comédiens.

- Les plus grandes aventures, finalement, ce sont celles qui permettent de connaître des personnes qu'on a du mal à quitter.

Je regarde le garde. Sans doute qu'il ne s'attendait pas à ce genre d'histoire, il aurait préféré un récit de combat, mais pour moi, garder contact avec les gens qu'on apprécie est mon plus grand combat.


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2020-11-05, 23:50

La parole est d'argent, le silence est d'or

ft. Fumiko

Elle parle vraiment beaucoup trop...

La marque que j’avais eu lors du combat que j’avais conté était uniquement celle verticale… J’avais une autre histoire pour celle horizontale mais sans doute n’allais-je jamais la raconter, ou alors uniquement bien plus tard dans le futur. Et puis, en toute franchise, cette marque m’importait assez peu. Qu’importe si elle était vilaine ou non, ce n’était qu’une blessure du passé… Même s’il était vrai qu’elle me faisait rappeler ma vie en arène plus en détail, j’étais loin de pouvoir oublier ce moment de ma vie.

M’enfin, après lui avoir demandé si elle avait vécu des choses remarquables pour qu’elle me les conte, voilà mille et une histoire en lesquelles je ne portais que très peu d’intérêts, si ce n’était les lieux formidables qu’elle ne développa pas. En toute franchise, je ne comprenais pas ce qui était intéressant. Si je montrais une certaine curiosité suite à l’histoire avec la guérisseuse, me demandant quel genre de talent il faudrait pour soigner des blessures graves, cette curiosité s’estompa très vite suite à son afflux de paroles élevé.

Depuis la trahison de l’orphelinat, j’avais énormément de mal à conceptualiser l’affection et l’attachement. Certes, je savais que j’étais proche de mes frères et sœurs et que je ne voulais pas que du mal leur soit fait, mais je n’en avais pas réellement conscience. Ainsi, je ne percevais pas l’utilité de nouer des liens. De ce regard pessimiste envers l’amitié et tout cela, je vins tout même à sortir vivant des histoires de la miss. Filtrant lentement les informations, je vins alors à prendre la parole.

« Et donc… Lorsque tu as dit avoir joué un très grand rôle précédemment, était-ce ce fameux nettoyage ? », dis-je d’un air monotone, mais toutefois dans le but de la taquiner légèrement avant de repenser à sa dernière phrase.

Les personnes qu’on a du mal à quitter hein…

J’essayais de m’imaginer quel genre d’individus cela pouvait être. Je tentais même de percevoir si je n’avais pas ce genre de personnes qui me venaient à l’esprit… Mais rien… Fermant alors brièvement les yeux, je vins à soupirer intérieurement. En tant qu’être solitaire, je n’avais évidemment aucun lien si ce n’était le vieux et mes frères et sœurs… Et encore…

Puis, je vis un sourire et deux joyaux d’une couleur différente.

Cette vision me força à rouvrir les paupières puis à extérioriser certaines émotions d’un lourd soupir.

« T’en as rencontré du monde toi. J’imagine que tous ceux que tu as cité te sont plus ou moins importants… Ou bien tu ne les aurais sans doute pas mentionnés. Moi, la seule chose que j’ai pu gardé de mes rencontres sont des marques sur mon corps. J’ai beaucoup de mal à voir ces liens dont tu parles… »

Je vins alors à murmurer. « Ou peut-être refusais-je de les voir… Après tout, si les gens finissent par disparaître, mourir ou te trahir… A quoi servent ces liens… ? »

Puis, parlant plus à moi-même qu’à la petite, je vins à lever la tête vers les cieux tandis que mon bras droit en fit de même, empoigner l’air comme si ce geste était instinctif.

« Ironiquement, ce n’est que maintenant que je perçois le besoin de participer à ton rêve… »

Mes yeux revinrent alors fixer les iris bleu marin de la miss. « Ne serait-ce pas génial que de créer un lieu que l’on pourrait réellement appeler foyer ? Sigh… »

Qu’est-ce que je racontais à une gamine moi. Bien entendu qu’elle n’allait rien comprendre à ce que je lui demande. Après tout, ce n’était pas elle.

« Qu’importe. Tu ne dois sans doute pas comprendre… Et ce sujet doit déjà te lasser. As-tu déjà participé à des chorégraphies musicales ? Ou du moins à tout ce qui ait un rapport avec la musique… ? Je porte un certain intérêt aux instruments pouvant tonifier un son mélodieux, mais je n’avais jamais eu le temps, ni les moyens de m’y tenter. »
Fumiko
Lapis Volubilis
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Fumiko
La parole est d'argent, le silence est d'or [Fumiko] 200531101836766870
CITATION : Fumiko ? C'est moi !!
2020-11-08, 16:42

La parole est d'argent, le silence est d'or
Shaporo se moque de moi quand je lui raconte le ménage dans le théâtre, je ne lui réponds pas, juste un regard pour lui faire comprendre que je ne trouve pas ça drôle.
Tout ce que je viens de lui raconter semble l'avoir chamboulé, il me dit que lui, il n'a pas d'amis, pas de bons souvenirs de rencontre, aucun. C'est quand même étrange, il a l'air gentil pourtant ! Les gens qui n'ont pas de liens, ce sont ceux qui n'en veulent pas car ils préfèrent rester seuls ou alors ils sont tellement épouvantables que tout le monde les fuit.

- Vous n'avez que des ennemis, alors, c'est bien triste !

Je ne m'imagine même pas avec personne qui me manquerait et à qui je manquerais, personne que j'aurais hâte de revoir, je n'aurais plus de but, dans la vie. Finalement, ici, à part retrouver ceux que j'ai connus et appréciés, qu'est-ce que je peux bien faire ?

Le garde poursuit, en disant des choses bizarres, il veut participer à mon rêve, mais quel rêve ? Je n'ai pas parlé de rêve, juste des personnes que j'ai rencontrées, il a du mal comprendre. Ensuite, il voudrait aller dans un lieu, un foyer appelé Sig, mais je ne connais aucun foyer de ce nom, je ne sais même pas s'il en existe ici.
Quand j'étais petite, il y avait un garçon dans mon école qui habitait dans un foyer, en ville, avec d'autres enfants. C'était une grande maison où vivaient tous ceux qui n'avaient plus de parents ou qui étaient maltraités chez eux. Mais dans ce monde, je ne suis pas certaine qu'il y ait ce genre de foyer et surtout, Shaporo n'est pas un enfant.

Soudain, il me parle de musique, si je sais jouer d'un instrument parce que lui, il adore la musique, ce genre de phrases pour changer de sujet quand on est gêné. Mais moi, ça ne m'intéresse pas du tout de discuter de musique, ce qu'il m'a dit avant tourne trop dans ma tête pour passer à autre chose, je veux des explications.

- Non, pas de musique. Vous savez, ce que je vous ai raconté sur ces gens qui sont devenus mes amis, ce n'est pas un rêve mais la vérité vraie. Ce n'est pas en allant dans un foyer que vous vous ferez des liens, déjà vous avez passé l'âge d'y aller et puis les amis ne se cherchent pas, ils arrivent au hasard.

Il me fait pitié, je ne comprends vraiment pas pourquoi il n'arrive pas à se faire des amis.

- Si vous voulez, je veux bien être votre amie !



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2020-11-09, 14:26

La parole est d'argent, le silence est d'or

ft. Fumiko

Elle, une amie ? Non, oubliez l'idée. Même l'ombre de cette pensée.

N’avoir que des ennemis étaient tristes, selon elle. Moi, j’avais plutôt l’impression que la vie était telle qu’elle, si cruelle qu’elle ne te proposait que des malheurs. Au final, je ne pouvais réellement compter que sur moi-même, et ça l’avait toujours été. Qu’importe si ma vie était d’une fade tristesse, je m’en contentais. Après tout, un jour le monde sera façonné selon ma vision, sans doute.

Quoi qu’il en soit, la jeune femme ne semblait pas s’y connaître en musique et au vu du trop rapide passage de ce sujet à un autre, cela ne devait pas l’intéresser du tout. Tss. Et dire que c’était l’un des rares sujets sur lequel j’aurais pu m’attarder.

Et voilà qu’elle revenait sur le fait d’avoir des amis et je ne sais quel foyer. Sans doute s’était-elle méprise sur mes mots. Franchement, je n’aurais pas dû tenter de discuter avec elle, cela me fatiguait davantage qu’une simple quête de garde. La miss avait des principes trop différents des miens, mais peut-être était-ce cela que d’avoir une vie plus seine, moins parsemée de sang de victimes, de combats à mort et de trahisons.

Je reviens sur ma pensée précédente, je ne l’enviais vraiment pas au final. Je préférais savoir ce qu’était le monde véritable que de croire encore à une vision trop pure et belle de celui-ci. J’étais du genre à préférer connaître la vérité que d’entendre un beau mensonge et rester dans le flou.

« Je n’ai jamais dit vouloir me faire un ami. Je suis très bien comme je suis, et je suis certain que personne ne veut de lien avec moi, avec ce que je suis vraiment. Et… Je ressens réellement aucune envie d’en avoir. », dis-je toujours stoïquement.

En toute franchise, je n’étais même pas certain de ce que signifiait avoir un ami, ni même le terme en lui-même. Je n’étais même pas sûr de savoir ce que je souhaitais réellement. Je ne faisais qu’attendre et vivre au jour le jour, espérant qu’une chose amusante survienne de l’ombre. Peut-être attendais-je en prenant conscience des mots du défunt ermite, ce qui ferait de moi le protagoniste qu’il vénérait tant, cet élu de la prophétie de je ne sais quoi.

Avoir été lâché en pleine nature après ce que j’avais vécu… Je ne pouvais pas dire que j’étais parfaitement indépendant dans mes pensées. Peut-être devrais-je commencer à penser à mes propres envies… ? Ce qui était certain, c’était que créer des liens ne faisait pas partie de mes souhaits actuels.

« Et puis, dame Fortune ne m’a jamais aimé non plus. Je ne vais pas recourir à la chance »

Je vins alors souffler légèrement les mots suivants.

« Même si parfois j’aimerais bien pouvoir le faire… »

Laissant alors prôner le silence par la suite, je n’avais plus de remarque, ni même de question à lui poser. Si, peut-être une qui me serait utile… Non, tant pis. Je le découvrirais de moi-même plus tard.
Fumiko
Lapis Volubilis
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Fumiko
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CITATION : Fumiko ? C'est moi !!
2020-11-13, 19:17

La parole est d'argent, le silence est d'or
Il ne veut pas d'amis ! C'est quand même bizarre, ces gens qui préfèrent être seuls, ils ont sans doute leurs raisons mais j'ai du mal à saisir. Je vais pour lui demander sa raison quand il me l'explique. Il a été amoureux d'une dame appelée Fortune, drôle de prénom d'ailleurs, mais celle-ci ne l'aimait pas en retour. C'est sûr que quand on veut obtenir quelque chose qui nous tient à cœur et qu'on réalise que jamais on ne pourra l'avoir, on n'a plus envie de rien d'autre, plus d'espoir, c'est sans doute pour cela que Shaporo est dégoûté des relations avec les gens. Il me dit qu'il aimerait bien avoir de la chance, comme si les sentiments de cette Fortune pouvaient se commander avec de la chance !

- Ce n'est pas qu'on est malchanceux quand quelqu'un ne nous aime pas, c'est ainsi, une histoire de compatibilité et je crois que... Ehhhh !!

Une sorte de crème grisâtre vient de me tomber sur l'épaule, un petit tas visqueux et malodorant. Je lève les yeux vers le ciel et je vois un oiseau s'éloigner, je comprends, il vient de se lâcher sur moi.

- Vous avez vu, il vient de me faire dessus, là, regardez, c'est du, de la...vous savez quoi, faut l'enlever !

Lui qui parlait de chance, on peut dire qu'elle m'a oubliée. C'est bien sur moi que c'est tombé, pas sur lui, pas sur quelqu'un d'autre, non, sur MOI. Je suis furieuse, dégoûtée, je n'aime pas du tout ça, je n'ai rien pour me débarrasser de cette saleté, j'enrage.

- Vous n'avez rien pour essuyer, ça, vous ?

Je ne peux pas continuer de discuter comme ça, je ne supporte pas d'être souillée, surtout par « ça ». Je regarde désespérément autour de moi à la recherche d'un morceau de tissu, papier, trouver n'importe quoi pour enlever la tâche avant qu'elle ne sèche. Son odeur m'envahit, je ne pense qu'à « ça », je sens le liquide traverser le tissu de mon haut et toucher ma peau, j'en ai les yeux remplis de larmes.

- Je dois laver ça, me laver, il me faut de l'eau, vite !!

Je ne suis plus moi-même, je m'en rends bien compte mais c'est plus fort que moi. C'est comme quand j'ai déchiré ma jupe, j'étais dans un état pas possible et heureusement que Lili savait coudre. C'est depuis que je suis arrivée ici que je suis comme ça, jamais avant je ne me souciais d'une tâche ou d'une déchirure, un peu peut-être mais pas autant.
Je suis obsédée par cette chose immonde posée sur mon épaule, des larmes coulent sur mes joues et pourtant, je ne suis pas triste. Enervée, angoissée, oui, angoissée par l'idée de ne pas être propre et impeccable, je suis là, debout, immobile, à regarder tout autour de moi sans savoir que faire, complètement submergée par mon affolement.


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2020-11-13, 22:35

La parole est d'argent, le silence est d'or

ft. Fumiko

C'est vraiment une jeune fille...

Que racontait-elle encore ? Évidemment que si qu’on était malchanceux si la chance ne nous aimait pas… C’était logique… Attends… Ne s’était-elle pas méprise ? Pensait-elle que je parlais d’une demoiselle au nom de Fortune ? Maintenant que j’y pense, elle semblait prendre les choses de manière différente. Bien que je contais mes mots d’une certaine manière, elle y trouvait un autre sens bien plus étrange et sans rapport avec ce que je souhaitais transmettre à la base. Sigh… Ainsi je ne pouvais même pas avoir mon parlé si je voulais converser avec cette gamine. C’était vraiment trop m’en demander.

Fort heureusement, un oiseau vint à ma rescousse, coupant la jeune femme dans son élan. Pour une fois que j’étais sauvé en tombant dans la merde… Ou du moins, c’était plutôt ma camarade du jour qui l’était.

… Et j’avais pensé trop vite. Elle ne tenait plus en place, comme si une horreur abominable était sur son épaule. Ce n’était qu’une crotte qu’un pigeon avait déposé par là, mais sa réaction était démesurée. A quel point était-elle susceptible face à la saleté pour se comporter de la sorte ? Je doutais fortement qu’elle puisse tenir ne serait-ce que psychologiquement dans la cagette de l’arène où j’avais passé une bonne part de ma vie.

L’agitation qu’elle causait allait attirer l’attention des autres individus à bord du navire, et je n’avais pas tant envie de me faire remarquer que ça… Surtout à cause d’elle. Dans le pire des cas, on pourrait croire que je venais à l’agresser vu les larmes qu’elle produisait… L’attrapant alors fortement par les brais pour éviter qu’elle gigote davantage, je vins alors à tenter de la raisonner.

« Calme-toi. Ce n’est qu’une simple déjection de volatile, ce n’est pas comme si… »

J’avais l’impression que mes mots ne l’atteignaient pas. Pire encore, l’effet voulu ne se manifestait guère, et sans doute avais-je empiré son état.

« Compris compris ! Ne pleure pas. »

Je n’avais vraiment pas envie qu’on me prenne pour quelqu’un que je n’étais pas… Bien que face à la situation, je pouvais comprendre le quiproquo. La relâchant alors pour venir empoigner un bout de ma cape, je vins essuyer comme je le pouvais le rejet de l’oiseau. Prenant alors ma gourde pour mouiller faiblement l’endroit qui avait été pris par cible par le vicieux animal, je vins de nouveau le frotter avec une autre partie de ma cape, prenant aussi le soin de retirer le liquide étrange qui coulait sur la peau de Fumiko.

Soupirant légèrement, je vins à fixer les yeux de la miss, posant ma main gauche sur son bras opposé.

« Tout va bien maintenant. »

Jetant un petit regard sur les zones salies de mon vêtements, je revins faire complètement face à la fille aux cheveux marins, en lui tendant ma gourde d’eau.

« Tu veux te nettoyer davantage ? Je n’aime et n’ose pas souiller le corps d’une mignonne jeune dame plus que cela. »
Fumiko
Lapis Volubilis
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Fumiko
La parole est d'argent, le silence est d'or [Fumiko] 200531101836766870
CITATION : Fumiko ? C'est moi !!
2020-11-18, 14:39

La parole est d'argent, le silence est d'or
C'est quand même bizarre, comment j'étais mal à cause d'une tâche sur mon épaule, bon, ce n'était pas n'importe quelle tâche, une fiente d'oiseau, mais quand même ! Je me sens un peu honteuse d'avoir réagi comme si c'était la plus grosse catastrophe qu'il me soit arrivée, surtout devant Shaporo. Lui, il a été formidable, il m'a nettoyée avec son eau et maintenant, il s'inquiète pour moi, il me tend même sa gourde, au cas où j'en aurais besoin.
Je le remercie en souriant, bois une gorgée et lui rends.

- Vous êtes gentil, je ne sais pas pourquoi j'ai paniqué comme ça, je suis désolée.

J'ai envie de vite oublier cet incident, de passer à autre chose, parler d'un sujet où je ne me sens pas coupable mais ce ne sera pas pour longtemps, à présent.

- Regardez, on voit la côte, on arrive bientôt !

Finalement, ce voyage n'a pas été si long que je le pensais, faut dire que je n'étais pas seule et en bonne compagnie. Je suis bien contente d'arriver mais, en même temps, j'aurais bien voulu rester plus à discuter avec le garde parce que, quand même, j'ai du mal à la comprendre. J'hésite à lui en reparler, il va peut-être mal le prendre, de se vexer ou de s'énerver.
Je le regarde, ouvre la bouche, la referme, soupire, la décision est difficile à prendre. Qu'est-ce que je risque, après tout, je ne vais jamais le revoir...Pas sûr, il se pourrait qu'on se croise de nouveau en ville et alors, si on descend du bateau fâchés, notre prochaine rencontre sera très désagréable. Oui mais si on se dit ça à chaque fois, qu'on se retient de dire ce que l'on pense, de poser les questions qui nous perturbent, alors jamais on ne parlera librement. En plus, je ne me souviens pas avoir déjà vexé ou énervé quelqu'un jusque là ou alors, on ne me l'a pas fait savoir.

Le bateau est à présent à quai, nous nous dirigeons vers la sortie. C'est plus fort que moi, je ne peux pas le quitter sans savoir.

- Je n'arrive toujours pas à imaginer comment on peut ne pas vouloir d'amis, c'est trop triste, c'est quand même mieux de savoir qu'on n'est pas seul, non ?

Quelle que soit sa réponse, je sais que je m'en irai de mon côté sans vraiment avoir compris sa façon de penser mais l'important est que chacun mène sa vie comme il le souhaite. En tout cas, je l'aime bien, ce Shaporo, il s'ajoute à la liste de ceux que je serai heureuse de revoir plus tard.



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Anonymous
2020-11-19, 15:06

La parole est d'argent, le silence est d'or

ft. Fumiko

Je réfléchirais peut-être à tes mots, gamine.

Moi ? Gentil ? … C’était vrai qu’on pouvait me considérer comme tel de son point de vue. Cependant, j’avais depuis longtemps décidé d’oublier ce trait de caractère pour me consacrer qu’à moi-même. Où la gentillesse et l’amabilité avaient-elles réussi à me mener ? A une trahison. En arène, où je devais massacrer tous mes opposants pour vivre. Ce genre de courtoisie était à éviter… Je ne suis vraiment pas quelqu’un d’aimable. Ceci dit, je ne vins pas à le réfuter devant la fille. Il valait mieux éviter d’en parler, ou j’allais sans doute devoir subir de nouveau une sorte de réprimande de sa part.

Quoi qu’il en soit, le voyage marin touchait à sa fin, et contre toute attente le trajet ne fut pas si déplaisant, bien qu’un poil trop bruyant à mon goût. Moi qui avait passé des années à agir de manière solitaire, je n’étais absolument pas habitué à converser avec les jeunes demoiselles comme elle, et je doutais pouvoir le faire à nouveau. Mes sujets de conversation étaient limités, et plutôt sombre. Qu’importe si je n’étais pas un saint, je ne pouvais pas imposer cela aux enfants.

Ne pas vouloir d’ami, c’est trop triste hein… Haha. Très drôle. Non… Non cela ne l’était pas. Peut-être qu’avoir un proche rendait la vie moins fade. Peut-être que c’était mieux ainsi… Mais je n’arrivais pas à me mettre dans l’idée de le vouloir. A mes yeux, tout menait au crépuscule si tu ne créais pas ton propre chemin seul.

« Si tu le dis, petite. Moi j’ai toujours été seul, je ne peux pas savoir. »
, affirmais-je faiblement avant de me retourner vers elle une dernière fois. « Si quelque chose te dérange sur Benedictus, ou que tu souhaites de l’aide… Tu peux venir à la garde. Je t’aiderai. »

Finalement, je partis de mon côté sans dire un mot supplémentaire.
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