Le loup put voir Grímr venir au loin, à l'heure précise. Il était sur son cheval, sans ses hommes. Il arriva à une dizaine de mètres du loup, il descendit de sa monture et arriva à sa hauteur à pied, marchant lentement avec sa longue cape et son armure étincelante.

Deux autres cavaliers, ses bras droits, arrivèrent peu de temps après et firent de même.

Le chef du Grand Silice le salua :

- Bonsoir. En forme ? J'ai reçu ta lettre, Brom.

Il croisa les bras et lui dit :

- Signe m'a expliqué aussi. Eh bien... je ne sais pas trop quoi dire. Merci d'avoir sauvé la vie de ma fille ?

Un sourire bienveillant se dessina sur son visage :

- Je pense que Signe t'a bassiné avec cette histoire de mariages arrangés, ce genre de choses. Elle se met beaucoup de pression pour rien, cela fait des générations que nous n'organisons plus ce genre de choses. Moi-même j'ai fondé une famille avec une Valkyrie. Et crois-moi, le Grand Silice n'a jamais eu de bonnes relations avec des Valkyries, nous servions le Reike, et elles, Azshary. Les mariages entre les différentes familles composant la tribu sont devenus assez rares, nous avons besoin de sang neuf pour rester forts. C'est une très longue histoire. Tu as bien choisi cet endroit pour ce rendez-vous, car je tiens pas à discuter debout ici toute la soirée. Y a une auberge à 10 minutes d'ici à l'orée de la forêt, je t'offre une bière !

Il l'emmena vers la lumière qui luait, qui était une auberge. Celle-ci était suffisamment bondée pour qu'ils passent inaperçu, mais restait néanmoins calme. Après avoir commandé de l'alcool pour les deux, il poursuivit son histoire :

- Il y a bien longtemps, bien avant ma naissance, le Grand Silice était un clan très puissant composé de plusieurs familles parmi les plus éminentes de Reike. Dans un désir de conserver un certain communautarisme, une certaine pureté, les mariages se faisaient entre les familles et des jeux d'intérêts arrangeaient les mariages entre les gens. A cette époque, le clan se nommait le Très Grand Silice. Il y a eu une scission du clan entre les deux : ceux qui voulaient garder cette pureté en organisant des mariages de plus en plus crades, et ceux qui cherchaient le sang neuf, le Grand Silice actuel. Cette scission a duré plus de cinquante ans, cent même, et s'est terminée dans le sang. J'étais encore petit quand c'est arrivé. Pour être honnête, il a pas fallu beaucoup de temps pour totalement corrompre l'autre partie du Très Grand Silice. Là où le Grand Silice prospérait, les familles nobles de l'autre partie du Clan continuaient leurs jeux incestueux et ont perdu leur puissance. Et ils ont décidé, par jalousie, d'attaquer notre tribu. Cela fut facile pour mes parents de les vaincre jusqu'au dernier : ce n'était plus qu'une bande de paysans consanguins qui vouaient des cultes étranges à des divinités impies de Shoumei. Pour résumer en gros.

Il poursuivit, après avoir siroté sa bière. Ses deux hommes, tout en le surveillant d'un côté, draguaient un groupe de guerrières après les avoit rejoint à leur table.

- Signe ne se mariera jamais avec un membre de la famille de Valor, ou du Forgeron, père de Hakim, le fils du Forgeron. Valor entretient sa caste de guerriers et est mon homme le plus fidèle, et de générations en génération se sont transmises dans sa famille leurs arts et leurs formations militaires. Il n'a aucun intérêt à vouloir ma place car il sait qu'il ne saura jamais, ni lui ni son fils, faire mon travail et le travail que j'essaie d'inculquer à ma fille. Quant au forgeron, ce sont des spécialistes, des médecins, des forgerons, ce genre de choses, tu vois. Le pouvoir ne les intéresse pas. Tu connais Hakim, le fils du forgeron. Tu le vois prendre la tête du clan ? Peut-être en tant qu'éminence grise.

Il soupira avant de continuer :

- Maintenant je sais pas ce que Signe t'a raconté. Elle est un peu paranoïaque, il est vrai. Elle a beaucoup de soucis à gérer ses hommes, et pour tout dire elle a... peur d'eux. Ne le mentionne jamais, ce que je viens te dire. Elle l'a confié qu'à sa mère qui l'a ensuite confié à moi. C'est avec grand plaisir que j'ai appris que tu souhaitais rester à ses côtés. Tu as de la sagesse, de la force et tu peux la guérir. Que demander de plus ? Tu as tout ce dont elle a besoin. Votre relation ne pose aucun problème. Mais tu ne dois pas te laisser aveugler par elle.

Il prit un air plus sinistre en finissant sa bière, avant d'en re-commander une autre :

- Je n'ai pas été à ses côtés lorsque j'aurais dû, comme un père aurait dû le faire. Tu le vois bien que suis je pas un barbare monstrueux, quelqu'un qui serait prêt à mettre le monde à feu et à sang car la fin justifie les moyens. Le Grand Silice a un passé noir, et j'ai tout fait pour le faire oublier et lutter contre. Nous avons réellement vocation d'aider les gens, et j'ai travaillé jour et nuit à cet effet. C'est une autre histoire que je dois te raconter, une qui ne me plaît pas, mais il y a une personne, autre que sa mère, qui a pris Signe et qui a fait son éducation militaire au sein du Grand Silice car je n'avais pas le temps de m'en occuper. Et je pense que c'est là que j'ai failli avec elle.

Il croisa les bras, se posa sur sa chaise et soupira.

- J'ai un peu faim, pas toi ? Commande ce que tu veux. Désolé de t'inonder de paroles, mais il y a des choses que je dois te dire pour que tu comprennes dans quoi tu t'engages en fréquentant ma fille. C'est l'histoire d'un homme qui se nommait Joel. C'était mon frère.

Il parla un peu plus doucement, s'assurant que personne n'écoute cette conversation.

- Le Grand Silice travaillait y a bientôt quatre ans maintenant pour Tensai, au Reike. Pas directement, mais on va dire que ses conseillers nous sous-traitaient les missions qu'on ne devait pas pouvoir relier aux hautes affaires. C'était la troupe d'élite de mon frère qui s'en occupait dans l'ombre. C'était le prix à payer pour que moi, en tant que chef, je puisse faire vivre la tribu, et la faire aller vers quelque chose de positif. Mais derrière, et ça ce n'était pas tabou, mon frère rapportait beaucoup d'argent et de respect à la Tribu. C'était vital, au Reike, une tribu pleine de femmes et d'enfants qui aident des paysans contre de l'argent, c'était une grande fête pour pas mal de tribus hostiles de mettre cette tribu à sac. Mais quand ils savaient que cette tribu avait la protection de Tensai, on dormait plus tranquillement. C'était un mal nécessaire, mais crois-moi, j'ai tout fait pour m'en débarasser, vivre libre de tout ça.

Il conclut son histoire rapidement :

- Et mon frère, qui gérait cette troupe d'élite... s'était occupé de ma fille pendant que j'étais trop occupé pour le faire, sa mère et moi. Ce n'était pas un homme bon. Il était aggressif envers l'ennemi et n'avait aucune pitié pour les vaincus. On reconnait la force d'un chef à comment il traite les vaincus... il pensait que le respect obtenu par la terreur était plus fiable que le respect obtenu par la bonté, car dans le premier cas, si on veut te trahir, on le fait plus difficilement. Je pense qu'il a déteint sur Signe, il lui a appris beaucoup de choses et l'a traité comme sa fille. Et je sais que même maintenant, elle le respecte beaucoup et m'en veut de ne pas avoir été là pour elle. Et quand je la regarde...

Il eut un rire glauque.

- Tu vas rire mais parfois j'entrevois le vice de son oncle dans son regard. Et lorsqu'elle prend certaines décisions, qu'elle donne des ordres, ce sont ses propres mots à lui. Il ne faut pas qu'elle aille dans cette direction-là. Mais moi, elle ne m'écoute pas, elle n'en fait qu'à sa tête. Si mon frère avait pris la tête du Grand Silice, celui-ci aurait cessé d'exister rapidement. Ce n'est pas viable. Il ne faut pas que ça arrive. Elle te respecte et t'écoute. Toi et Hakim, le fils du forgeron, vous devez la tirer vers le haut.

Continuant de boire, il ajouta :

- Bjorg non plus n'a pas une bonne influence sur elle, ça il l'a hérité de son père. Mais ils ne font pas d'actions violentes par méchanceté, par volonté de nuire. Ils le font pour continuer à exister, ils sont le gant de fer qui recouvre sa main. Mais à l'intérieur, il y a ma main de velours. Ce n'est pas le même genre de vices, mon frère était un gant de fer avec un couteau dedans. Si tu peux voir la comparaison.

Le chef du clan relavitisa :

- Elle est encore jeune, elle a beaucoup à apprendre et elle doit prendre confiance en elle. Quelque part je suis heureux de savoir que l'héritage de mon frère existe en elle car j'aimais mon frère et il était un homme qui savait chérir sa famille. Nous avons du fuir le Reike quand il a trahi son serment envers les tribus du Reike et Tensai. Et nous avons fui à condition qu'il périsse. Je n'ai pas pu me résoudre à le faire de mes propres mains.

Il bougeait sa jambe nerveusement, le regard perdu dans le vide.

- Quand ce fut fait, son héritage, sa soif de sang, s'était comme transférée dans le corps de la personne qui s'était occupée personnellement de le mettre à mort pour sauver le Grand Silice et permettre son extradition à Dangshuan. Il a demandé à une personne spécifique de s'occuper de cette sinistre ce tâche. Une personne qui avait le potentiel d'absorber son héritage et de le faire vivre encore à travers ses actes. Une personne en qui il avait confiance et qui avait compris sa façon de vivre et sa vision de ce qu'était la protection de notre tribu. Et cette personne était...

Signe. Il ne prononça pas son nom, mais Brom le comprit sans qu'il eut à finir sa phrase.

- Il vaut mieux que tu ne lui parles pas de ça. Ce fut une expérience douloureuse que je me remémore que quand je la raconte à quelqu'un qui doit le savoir pour s'en préserver. Signe est un savant mélange entre une fière guerrière Valkyrie et d'un assassin prêt à tout pour protéger ceux qu'il aime. Elle a vécu dans l'amour, et c'est ça qui préserve le monde de ce qu'elle peut devenir. Mais il lui manque beaucoup de choses, et elle est encore faible, elle manque de confiance en elle. Par contre elle peut engager une force terrible au besoin, d'autant plus que son courage... ou plutôt sa résilience face à l'adversité n'est plus à prouver. Et une personne comme ça sans soutien psychologique positif peut rapidement devenir un danger pour tout ce qui l'entoure. Je n'ai pas eu l'occasion de te le dire avant que tu engages quelque chose avec elle.

Il termina :

- Mais si tu n'es pas prêt à accepter cette lourde responsabilité, alors il est encore temps de rectifier ton choix. Cette chance que tu as peut rapidement devenir une malédiction, et je pense que tu as eu ton lot de malédictions dans ta vie. Alors je te préviens. Je sais que tu en as les épaules, et tu l'aimes probablement suffisamment pour faire de grandes choses pour elle. Je ne me fais pas de soucis, mais garde en tête que ma fille chérie est une plante carnivore qui se nourrit de foi en l'humanité et d'amour. Je ne veux pas qu'elle se serve de l'héritage de mon frère pour suivre sa voie jusqu'à la mort. Je veux qu'elle créé un avenir radieux en se nourrissant de ce dont il a manqué. Sans aller plus loin. Désolé pour le soliloque. Des questions ?

- J'en peux plus ! lâcha O'Malley alors qu'elle suivait Signe au train.

- Excellent, c'est là qu'il faut pousser.

- Je crois pas, je suis à bout...

- Il reste encore 4 km à tout casser, c'est faisable.

- Pour toi peut-être, mais moi je fais un pas de plus et je vais mourir.

La Valkyrie s'arrêta de marcher.

- On fait quoi du coup, je te laisse aux loups ?

- Porte-moi...

- Si tu veux pouvoir voler de nouveau, il faut que tu renforces tes muscles, et c'est censé être douloureux. Tes fibres musculaires se cassent et ensuite se reconstruisent plus fortes encore pour mieux supporter ce stress.

- Je pèse 40kg, je peux pas te suivre, encore moins à ton rythme.

La femme-oiseau était pliée en deux.

- Je peux pas y aller en planant ? demanda gentiment O'Malley.

- Non. Dans la vie tu pourras pas toujours planer pour te sortir de situations difficiles. Surtout quand tu es avec moi... allez, avance où je vais devoir t'abattre.

- Heeeeeh !

Elles marchèrent encore un moment, la femme-oiseau trainant la patte derrière elle.

- Je peux pas enlever ces chaussures ? Je crois que mes pieds se font disséquer à l'intérieur.

- Fais ce que tu veux, mais tu viens pas pleurer.

- Vivement que je puisse voler, je vais m'enfuir de tes délires sadomasochistes et plus jamais tu me reverras, et ensuite tu regretteras de m'avoir entrainée !

- J'attends que ça.

La petite pesta car la Valkyrie ne répondait pas à ses provocations. Elle retira ses chaussures et trottina derrière la Valkyrie.

- Je préfère comme ça. Je me sens plus libre !! Je suis un oiseau, j'ai des serres très puissantes tu sais !

- T'es un passereau, tu manges des graines. Je tiens bien plus du rapace que toi.

- Ouais, ouais... et sinon, c'est quand que tu vas me porter ? Je suis à mon dernier souffle-là.

- Quand tu me supplieras en pleurant.

...

Grímr rit à cette histoire de crucifiction.

- Non, ça fait des années qu'on ne crucifie plus personne. Et tu peux t'en douter que je n'ai jamais été pour. Je saurais presque dire que Signe a vu plus de crucifixion dans toute sa vie que moi. Après je dois admettre que toi et tes loups n'aviez aucune chance. Mais je savais que tu ne serais pas si hostile que ça.

Il se leva et paya l'addition.

- J'ai ce qu'il faut pour tes loups, mais il faut que tu reviennes au camp.

Ils montèrent à cheval jusqu'au camp, sur le chemin ils continuèrent la conversation.

- Tant mieux si tu sais mater ce genre de femmes. Après voilà, Signe est quelqu'un de bien.

Il répondit aux questions auxquelles il n'avait pas donné de réponses tout de suite :

- Eh bien... c'est une question indiscrète. Un chef de clan a des responsabilités. Et Signe à vécu loin de moi, lorsqu'elle et sa mère sont parties à Nordia, ce n'était pas pour revenir. Mais elles sont revenues, et elle était presque adulte quand elle était revenue. En quoi étais-je son père... ? Si ce n'est que de sang ? Elle a toujours gardé ses distances avec toi et je n'avais pas le temps ni l'opportunité de m'approcher. J'aurais dû forcer cette opportunité, mais j'ai été faible. C'est une longue histoire. Mais tu as raison.

Il se clarifia la gorge et continua :

- Tu n'es pas un homme, et Signe n'est pas une femme. C'est une Valkyrie. Ce n'est pas pareil. Cela ne pense pas pareil, cela ne réagit pas pareil. Et une Valkyrie qui n'a connu que les jeux militaires et qui séchait les cours de danse et de chant pour aller jouer aux échecs avec ses professeurs d'arts martiaux... une telle femme tient largement plus de l'archétype de la Valkyrie qu'on lit dans les livres que n'importe quelle autre Valkyrie. Demande-lui de te raconter de sa formation à Nordia, elle te le raconter avec joie.

En rejoignant le camp, il le traversa avec ses hommes (sauf un qui avait fini dans une chambre dans l'auberge d'où il venait avec deux des guerrières, sacré Bobu, c'était son jour de chance) et rejoint la tente en périphérie qui appartenait à Venn et ses parents. Celui-ci buvait un verre de vin avec une jeune femme de la tribu.

- Venn ! Tu aurais pas quelques carcasses pour nourrir une horde de loup ?

- Si, tout plein, mais euh... attendez quoi ? ... je vais vous chercher ça !

La femme éclata de rire alors que celui-ci dut se lever pour gérer cette affaire. Grímr eut conscience de déranger, alors il donna l'ordre à un de ses hommes :

- Donne-lui une autre bouteille de vin pour le désagrément.

- Compris, chef !

Le chef de la tribu emmena Brom dans la tente de commandement, deux gardes à l'entrée les saluèrent. La tente était richement illuminée et une grande table avec des cartes dessus trônait au milieu de la pièce. Derrière, une imposante armure mais surtout un casque et une lance.

- J'ai une mission pour toi... oh. Tu sais ce que veut dire Grímr ? Grímr, mon nom, est celui de mon père, et de mon grand-père. Cela veut dire "casque". C'est mon héritage familial le plus précieux. A ma mort, il appartiendra à Signe. Beaucoup de vaincus ont eu comme dernière vision ce casque qui les toisait. Et la lance d'à côté est la lance de Sigrún, ma femme. C'est son héritage de Valkyrie. Ce casque et cette lance ont combattu pendant de nombreuses années ensemble... on les sort qu'en cas de bataille et ces artefacts revêtissent une symbolique et une spiritualité très puissante au sein du clan. Valor aussi a un artefact de ce genre, une hache qui brûle la mana. Mais il l'a légué à son fils, lui, déjà.

Des plaintes approchèrent, c'était la voix fatiguée et énervée de O'Malley qui avait mal aux pieds. Signe entra dans la tente et posa un lourd sac à côté avant de s'étirer.

- Déjà ? demanda son père.

- Oui. Oh. Brom.

Elle ouvrit grand les yeux.

- Il m'a tout dit, tu peux dormir sur tes deux oreilles maintenant Signe.

- D'accord.

Elle ne savait quoi répondre. O'Malley la rejoint à moitié à genoux, elle s'assied sur un tabouret. Elle tendit ses jambes en direction de Signe.

- Masse moi les pieds maman Signe sinon je ne pourrai plus marcher !

Elle fit un grand sourire à Brom. Signe, s'approchant du bureau elle ordonna à O'Malley rapidement :
- O'Malley, masse-lui les pieds.
La femme-oiseau cligna des yeux très vite, avant de lancer la phrase qu'elle voulait dire à Brom :

- Carb... carbone ? Désolée pour la dernière fois je m'en suis voulu jusqu'à maintenant ! A force de penser à mon idée de peintures de guerre j'ai oublié le respec-- attends Signe, comment je me masse les pieds moi-même ?

- Hein ? Oh, tu te baisses, je sais pas ?

- J'ai trop mal au dos ! Je suis en souffrance perpétuelle à cause de toi !

- Signe, masse-lui les pieds. ordonna Grímr fermement.

- Elle a marché 4km sans ses chaussures ! Et c'est mon esclave, j'ai pas à masser ses pieds, plutôt l'inverse.

- Maman Signeeeeeeeeeeee...

- Bon, ça suffit les gamineries. J'ai une mission pour vous deux. calma Grímr.

Signe grogna et entrepris de masser les pieds d'O'Malley en baissant la tête et en pestant.

- Pas pour moi ? demanda O'Malley.

- Non. Aux plus profonds tréfonds de la forêt entourant Liberty, il y a une caverne. Et dans cette caverne, il y a des artefacts rares que nos mages pourraient utiliser. Tous nos hommes sont pris. Alors ta mère et moi, Signe, avons décidé que tu y ailles seule avec Brom. Ce serait l'occasion parfaite de faire plus ample connaissance et de ce que j'ai compris, il s'y connaît en survie. Au vu des rapports de tes précédentes missions, tu as des lacunes dans ce domaine alors je pense qu'on peut faire d'une pierre des milliers de coups.

- J'ai des lacunes en survie ?

Signe lâcha un rire mauvais.

- Tu veux qu'on en parle de ton campement situé à 4h à pied du premier point d'eau ? Ou de ton projet de cabanes dans les arbres dans un désert ?

Signe se calma.

- Ah, ça... petite erreur de jugement. Ca arrive.

La femme-oiseau appréciait se massage que Signe faisait avec grand professionnalisme. Lorsqu'elle eut fini elle lui mis une claque sur la cuisse et se releva.

- Quartier libre pour toi, dégage de ma vue O'Malley.

- Avec plaisir !

- ... non, ça n'arrive pas, dit son père, particulièrement sérieux. Vous partez ce soir, faites vos bagages et revenez qu'en possession de ces artefacts.

- Moi qui pensait avoir une bonne nuit de sommeil après cette journée de marche forcée...

- J'ai pas compris. Tu dis quoi, Signe ?

- Compris !

- Quelque chose à dire, Brom ?

Alors qu'ils s'éloignaient dans la forêt, loin du brouhaha ou de toute âme consciente, Brom embrassa la Valkyrie avant de la déshabiller. Elle se dit qu'il allait vite en besogne. Elle se cacha les parties pendant qu'il expliquait qu'il fallait être nue pour être à l'état sauvage. Signe plissa les yeux, non convaincue.

- On est obligés d'aller aussi loin ? Je veux dire je... enfin je m'attendais pas à genre, me balader nue dans la forêt en compagnie d'un loup...

Elle ajouta :

- C'est un coup à finir cataloguée comme créature magique et légendaire chelou des bois par les passants et chassée jusqu'à la mort. C'est juste pas... normal ?

Elle croisa les bras sur sa poitrine et prit une posture dominante sur le loup.

- ... après si c'est une sorte de jeux sexuels... enfin. Je suis ouverte à tout. Pour le pagne...

Elle cacha dans un coin ses affaires : vêtements, armes, équipements, jusqu'à être complètement nue. Elle le fit avec grande attention, dandinant ses fesses à la vue du loup. Puis, elle se releva :

- Pour un pagne, ça va être compliqué. Faudrait chasser une bête, prendre son cuir, le faire sécher... je sais pas si ça vaut le coup, ça prend énormément de temps à faire et on en a pas tant que ça. Surtout si tu veux que je sois ta louve, j'ai pas de raison de me vêtir... on verra. Par contre il me faut une lance.

Elle rit, toujours un peu rouge à cause de sa... honte d'être ainsi nue devant quelqu'un et la perspective de l'être longtemps.

- Il nous faut du bois, un feu pour renforcer la pointe, ce genre de choses. Je compte sur toi pour me protéger d'ici que j'en trouve une... pas que je ne veuilles pas jouer le jeu, mais mes mâchoires sont pas aussi fortes que les tiennes.

La Valkyrie lui fit part de ses inquiétudes :

- Par contre il faut qu'on se barre loin dans la forêt, je tiens pas à ce qu'on me voie comme ça... et qu'on me reconnaisse. En ville ou ailleurs. Je suis grande et reconnaissable, je passe pas innaperçu en temps normal et la ville de Dangshuan connait mes exploits. Si quelqu'un reporte ça et me reconnaît, ce qui ne risque pas d'être difficile... je pense que je serai fichée, même en changeant de pays.

Elle rit là-dessus.

Le loup lui demanda de le frapper. Signe fit quelques petits pas pour se chauffer, gardant un bras sur sa poitrine.

- Pour les loups on m'a toujours appris à enfoncer les doigts dans les yeux... c'est ça la vraie technique ou y en a une autre ? Toi qui connais mieux, tu conseillerais quoi ?

Elle mit un coup mais s'arrêta avant de le toucher.

- J'ai peur de te faire mal...

Elle retenta, en tapant fort mais sans mettre toute sa force. Puis , elle répondit à sa petite provocation sexuelle :

Spoiler:

Ce à quoi elle répondit :

- Ouais. Je vais pas attendre longtemps, ne t'en fais pas pour ces mini-moi.

Il lui fit un commentaire sur ses hanches. Elle se tâta les fesses et dit :

- Oui, elles sont très... larges ? C'est un drôle de compliment. Merci, je suppose.

Elle le tint par la main... et ils avancèrent dans la forêt. Au fur et à mesure qu'ils marchaient, la forêt devenait plus sombre, et plus silencieuse, aussi. C'était quelque chose de très apaisant pour la Valkyrie qui marchait nue sur le sol.

- Ca fait vite mal aux pieds... je sais pas comment O'Malley a fait, elle aussi marchait pieds nus dans la forêt. Toi, je peux comprendre, mais elle ? M'enfin, je vais m'y faire.

Il lui parla de dormir à même le sol. Cela ne changerait même pas d'habitude, elle préférait un sol dur pour son dos qu'un matelas mou qui ramolissait la colonne vertébrale et le sens de la discipline en même temps.

- Un caillou pointu tu dis... et des vêtements ? Bref, il faut qu'on chasse tantôt, alors.

Lorsqu'elle eut mal aux pieds elle grimpa sur le loup. Celui-ci put profiter d'avoir sa poitrine qui lui tâtait la tête lorsqu'il courait, et ça semblait le motiver. Il la reposa, et lui demanda si on était assez loin. Il n'y avait pas âme qui vive.

- C'était surtout de la civilisation que je voulais m'enfuir. Maintenant je viens de réaliser que je n'ai pas d'arme ni réels pouvoirs magiques pour me défendre, que je suis totalement nue et que nous sommes à au moins 3h de la civilisation...

Elle eut un grand sourire :

- Tu vas pas me découper en petits morceaux et me manger au moins ? J'y avais pas réfléchi avant mais c'est le plan parfait pour faire le crime le plus parfait imaginable... personne ne m'entendra crier et le temps qu'on parte à ma recherche tu auras disparu bien loin d'ici.

Elle fit oui de la tête, très concernée.

- Nahh. Je te charrie. Jamais je ne penserais ça de toi. C'est juste la situation qui m'a fait penser à ça.

Elle s'agenouilla devant lui.

- Tant que je te dis pas explicitement non, c'est oui. Maintenant exauce mon rêve, grand loup.

Et ce fut fait.

Contenu extrêmement choquant, interdit à Shiruku

Spoiler:

Ne pas lire (vous vous feriez du mal).

Spoiler:

Ils poursuivirent leur quête ensuite. Signe n'eut aucun mal à se faire une arme et allumer un feu avec des brindilles. Elle ramena quelques bûches et c'était parti. Elle était fatigueé.

- Je dors où tu veux. Je sais que pour mes hommes ce n'est pas le cas... Ils sont fragiles...

A la vue des poires elle dit :

- On a notre dessert j'imagine, pour ceux qui en mangent. Mais moi je suis une Valkyrie il me faut beaucoup de protéines. Allons chasser. Cela nous fera des vêtements aussi.

Elle saisit sa lance.

- Je te suis, apprends-moi à chasser. Je pense qu'un ours nous ferait de quoi manger pour la semaine...

La Valkyrie avoua :

- Je ne pense pas que je souhaite avoir de la peau de sanglier comme parure, chasse-moi du loup ou de l'ours. Je couvre tes arrières.

Elle ajouta, ses yeux s'enflammant de fougue violente, celle d'une mangeuse de viande agguerrie prête à s'engager dans d'énièmes nuits blanches s'il manquait un plat de viande aux festins qui ont fait d'elle une guerrière.

- Je suis une Valkyrie, je n'aime que la viande, et j'ai faim. Alors il me faut mon ours ce soir, et pas demain, et je ne reposerai que dans la carcasse dépécée d'un bestiau de ce genre...

Avant de corriger :

- Bon, on va pas chasser de loup, c'est trop facile si tu peux les appeler et on est ici pour la SURVIE ! ... et la viande de loup je la préfère chaude et pulsante dans ma bouche, pas morte et froide de toute façon. On va plutôt pour un ours.

Signe n'avait pas forcément réagi à son engueulade sur le coup. Elle soupira :

- Tu auras ton héritier, en temps et en heure. C'est tout ce que j'ai à dire, cher.

Lorsqu'il parla de sa griffe, elle se baissa et le ramassa. Elle l'avait attaché à sa cheville et justifia :

- Quand je cours avec ça se secoue partout sans mes vêtements alors je l'ai mis là, mais ne t'en fais pas je le garde toujours sur moi.

Elle reprit :

- Il y en aura d'autres. Si tu es sage...

Elle accepta ses conditions sans en dire davantage vis-à-vis de ...

Spoiler:

Signe ne cherchait pas la confrontation, surtout pas lorsqu'elle n'était pas en position avantageuse.

Peu de temps après un cri se fit entendre. Signe reconnut un autre loup garou, qui avait l'air méchant. Elle ironisa avant que celui-ci parle :

- La viande risque d'être un peu dure...

Celui-ci parla de marquage. Qu'est-ce qu'ils avaient les loups avec ces histoires ? Depuis quand on marque ses femelles... ce ne sont pas des esclaves. Elle avait beau être une Valkyrie très patriarcale dans sa façon de penser, mais le marquage n'est réservé qu'aux esclaves. Mais ce qui l'énerva d'autant plus c'était qu'il voulait "prendre possession de cette femelle".

Elle eut un sourire horrible, mêlant dégout et haine alors que son loup se mit à attaquer l'autre. Ca, elle n'allait pas le laisser passer. Elle se saisit de sa lance et poursuivit les loups qui faisaient des rouler-boulers. Brom avait l'avantage, mais l'autre se battait avec une rage incommensurable. Il mit un coup de patte à Brom puissant qui le retourna et il prit le dessus, mais Brom savait très certainement qu'il n'allait pas avoir longtemps le dessus car il était moins expérimenté au combat, moins agile.

Brom sentit les vibrations d'un pas rapide et agile qui s'approchait, et soudain il ne ressentit plus aucune force contre lui. Le loup-garou hostile s'effondra comme une poupée de chiffon. Brom le repoussa sur les côtés et vit sa Valkyrie droite et fière. Elle lui tendit la main pour l'aider à se relever, le temps que l'autre comprenne ce qui s'était passé.

- Je ne peux plus bouger ? Qu'est-ce qui se passe ?

Signe mit le loup sur le dos. Celui-ci donnait des coups de mâchoire dans le vide mais son corps était totalement inactif. Elle eut un sourire victorieux.

- Du premier coup. A croire que j'ai fait ça toute ma vie.

- Qu'est-ce que tu m'as fait, salope ? Rends-moi ma puissance !

Signe s'accroupit, observa le loup sur toutes ses coutures.

- Il a de sacrées griffes, je pense les récupérer pour améliorer ma lance.

- JE NE SENS PLUS MES BRAS.

- Fais moins de bruit. Les créatures incapables de se défendre qui braient attirent les prédateurs.

Le loup-garou hurlait de rage, et la Valkyrie semblait extrêmement calme alors qu'elle l'inspectait.

- Je vais prélever des tendons au niveau de ses pattes arrières pour créer de liens, et je vais aligner ses griffes proprement sur ma lance. Cela lui donnera pas autant de fiabilité, mais ça nous permettra de transpercer la chair aisément des animaux que je chasserai avec. C'est mieux que ce qu'on peut faire avec de la pierre et je pense que c'est notre devoir en tant que survivalistes que de savoir exploiter les meilleures ressources que dame nature puisse nous donner.


En voyant, sans étant capable de le sentir, la Valkyrie qui désossait son bras avec une pierre pour en extraire les os et les griffes aubout, sa colère s'était transformée en terreur indicible.

- Mais qu'est-ce qu'elle raconte cette pute ? geigna-t-il d'une voix tremblante.

- Dis-moi Brom, est-ce que les loups-garous se régénèrent ? Pour savoir si on doit l'achever, ou bien si on peut le laisser réfléchir à comment il m'a parlé pendant qu'il se fait bouffer vivant par n'importe quelle bestiole affamée qui va arriver d'ici la semaine à venir ? J'ai pas envie qu'il vienne se venger pendant la nuit.

Après avoir extrait les os des bras et utilisé les griffes pour en extraire quelques tendons - elle le fit rapidement - elle retourna le loup-garou.

Brom put ainsi comprendre pourquoi le loup-garou avait été ainsi neutralisé. La Valkyrie avait utilisé quelque chose, probablement une épine et l'avait adroitement enfoncée dans la moëlle épinière du loup-garou. Il a fallu de l'expérience et une solide connaisance de l'anatomie pour transpercer le cuir épais, mais elle avait réussi.

- Je vais prélever un peu de filet pour moi : c'est le plus tendre. Tu veux quel morceau ? Tout ce que tu prends pas, ce sera pour les sangliers alors ne sois pas difficile mon loup.

Signe semblait partir loin dans son délire, elle faisait ça avec un professionnalisme effrayant et un sang-froid implacable, son battement de coeur ne s'accélérait pas, et elle restait insensible aux plaintes du méchant loup... à son regard, on pouvait voir qu'il n'était plus qu'un sac de viande, d'os et de ligaments bruyant pour elle.

En effet, le sort cruel que Signe réservait allait être totalement annihilé par la gentillesse de Brom. Bah, c'était pour ça qu'elle l'aimait.

La Valkyrie fut coupée dans son élan et fronça les sourcils.

- Je voulais lui faire bouffer sa moelle épinière, pfeu !

Elle sourit quand il lui dit qu'il ne voyait pas d'inconvénients à manger de la chair de loup. S'il savait ce que Signe avait mangé... elle expliqua :

- Vraiment, je suis une Valkyrie, j'aime toutes les viandes.

Son ami lui expliqua toutes l'histoire des loups hybrides. Signe y réfléchit... comment ça se passait avec les Valkyries ? Elle en prit bonne note.

Son imitation la fit rire. Il était drôle, c'était... charmant. Elle prit un air sérieux, un peu comme celui qu'elle avait pris en parlant à l'autre loup, mais elle ne put cacher un sourire en coin et une hilarité refoulée.

- Arrête, tu le fais trop bien, je suis à deux doigts de t'étriper... !

Elle rit davantage.

- Je rigole. C'est juste génial. Je t'adore.

Il raconta ensuite la suite. Elle croisa des bras, et il lui lécha la bouche. Elle rit.

- Ah... la torture. Un long débat. Mon père ne pratique plus ça mais en réalité, je doute qu'on obtienne des informations en buvant un thé avec le traître, l'espion ou la raclure qui se met en travers de notre chemin. Même si selon mon père, c'était pas vrai. Le thé marche mieux, la torture c'est pas fiable. A Nordia, on apprend ce qu'il y a à apprendre à ce sujet. Les Valkyries sont pas des tendres. Si tu savais ce qu'elles disent des hommes et des relations hommes-femmes ! Heureusement, j'ai été élevée par des hommes, j'ai pu voir qu'ils n'étaient pas tous comme ça.

Elle revint sur ce qu'il a dit avant.

- En parlant d'hybridation... je ne sais pas si tu connais les Valkyries, mais je préfère te dire tout de suite. Les préceptes que tu dis, à propos de refuser l'hybridation, nous, les Valkyries... on l'a ancré au plus profond de notre être.

Elle serra ses jambes contre elle (elle était assise).

- Les Valkyries font des enfants Valkyries. En vérité, elles restent entre elles, seules ou en compagnie de l'impératrice déchue. Des Valkyries ailleurs qu'à Nordia et ailleurs que au pied du trône de l'impératrice, tu n'en trouveras que très rarement. Sauf quand elles doivent procréer. Un peu comme cette femme à la peau foncée que j'avais rencontré, elle disait venir d'un autre monde, d'un peuple de guerrières du désert dont le roi naissait tous les cent ans... et qu'elles se reproduisaient entre elles avec des hommes pour finalement revenir dans leur désert où une fille de leur race naitrait, et l'homme restait derrière après avoir passé la meilleure nuit de sa vie. Les Valkyries ressemblent un peu à cette histoire. Elles ne rejoignent le monde de dehors que pour avoir un enfant, et elles retournent en laissant le père derrière, mais elles n'aiment pas les hommes. Je suis une exception dans ma façon de penser.

Elle soupira.

- Mais mon corps n'est pas différent de celui d'une Valkyrie. Notre enfant sera une Valkyrie. Si tu veux un enfant loup-garou... je ne serai pas en mesure physique - c'est absolument pas ma faute - de t'en donner un. Je vais être plus précise encore. Quand je dissais "mini-moi", ça sera une mini-moi qui a de moi absolument tout. C'est pourquoi traditionnellement les Valkyries n'ont aucune attache avec leur père, car, bien qu'il ait été l'étincelle qui a permis leur création, le feu créé n'a aucune similitude dans sa composition avec ce qui a provoqué l'étincelle. A la limite elle aura ton nom si nous formons une famille, et l'éducation que tu m'aideras à lui donner, mais ce sera tout. Si tu vois l'image.

La Valkyrie continua, en mettant des guillemets sur les termes un peu durs.

- C'est pour ça que je te dis qu'on a ce principe de refuser l'hybridation profondément ancré dans notre être : parce que notre race est pure et impossible à "souiller". C'est le secret qui fait que les Valkyries sont la quintessence de la perfection vivante. Enfin, c'est subjectif, on se comprend, jamais je ne considérerais ton sang comme impur, et jamais je dirai sérieusement que le sang des Valkyries est pur. C'est pour la plupart, sans méchanceté aucune, une belle brochette de dégénérées quand elles s'adonnent à fond à leurs délires. Mais partons du principe si vivement partagé par les Valkyries qu'elles sont pures. D'ailleurs, elles narguent les autres races sans arrêt car quoi qu'elles fassent elles seront toujours des pure-sangs. Pour une personne très à cheval sur la pureté du sang, la Valkyrie est l'aboutissement le plus total du concept : même le plus impurs des sang ne saura souiller sa perfection. Et surtout, pas de problème de consanguinité. Enfin, ça je ne sais pas, comme je dis...

Signe soupira :

- Je ne saurais pas trop dire quoi d'autre je pourrais te dire sur moi que je ne t'ai pas déjà dit. Ma race est très compliquée à comprendre, j'en connais énormément de choses là-dessus mais toi qui vient de loin tu n'en sais pas forcément autant. Alors pose-moi toutes les questions que tu veux.

Elle retira la peau de la bête tuée et commença à manger son filet à même la bouche. Elle n'eut aucun mal à en extraire le muscle, et une fois arraché, elle prit le muscle avec ses mains et le mâchonna calmement, regardant Brom avec de grands yeux amoureux. Ce spectacle se poursuivit alors que ses mains se couvraient de sang et sa bouche aussi. Elle mangea toutes les parties fines de la bête avant de dire :

- Ce qui est bien avec toi c'est que tu manges toutes les parties les plus dures... ainsi, on ne gâche rien. J'en ai cassé des gueules de pouffiasses pour avoir mon filet pendant qu'on laissait pourrir les parties les moins tendre au soleil. Rien que d'y repenser ça me met hors de moi.

Elle imita la voix d'une Valkyrie pouffiase :

- Blabla Signe tu as eu le filet la dernière fois il faut partager.
- PUTE ! SUR MON CORPS MORT !

Et reprit une voix plus calme :

- Et comme tu peux le constater, je suis vivante. Allons chercher un point d'eau et dormir, je me sens crasseuse et j'ai pas dormi depuis 36h, ça attaque ma santé mentale.

Elle se releva, s'étirant le temps que son ami finisse son repas.

Signe apprécia l'histoire, c'était le genre d'histoire qui se racontaient au Grand Silice. Mais elle voulut ajouter son grain de sel.

- Je connais ton histoire, mais sous forme d'énigme. En fait c'est des gens sur une île déserte, et l'ami - dans ton histoire - nourrit la femme avec de la mouette. Elle mange donc, et survit. Au final, ils sont secourus par un navire et sont emmenés sur le continent. Quelques mois après cette mésaventure, la jeune femme va dans une auberge, et ensuite, elle se suicide. Pourquoi ?

Elle ne le laissa pas tant réfléchir car il connaissait la faim... la fin.

- Parce qu'elle a commandé de la mouette, et elle a compris que la mouette n'avait absolument pas le même gout que ce qu'elle avait mangé sur l'île déserte. Puisqu'elle a mangé inconsciemment son homme.

La Valkyrie suivit Brom jusqu'au point d'eau. Elle se jeta dans l'eau sans souci et se frotta les mains et la bouche pour enlever le sang.

- J'en ai encore ?

Elle n'avait pas de gourde, alors elle but. Aux cernes sous ses yeux, Brom comprit qu'elle était complètement crevée, mais elle se lava proprement et s'hydrata à volonté.

Elle finit par se lever et se laisser sécher, avant de le suivre dans son fameux trou à blaireau. Celui-ci... ne lui plaisait pas vraiment.

- Y a plein de vers là-dessous, je hais les vers. C'est le pire ennemi d'une mangeuse de viande... cela dit ça m'a l'air douillet. Mais vraiment, il faut que la nuit prochaine on se construise un abri ou qu'on aille dormir sur un arbre, je deviens claustrophobe sous terre...

Elle finit par se glisser dans le trou dans le sol et s'étira. C'était assez chaud comme endroit, et douillet. Mais c'était dégueulasse, c'était sous le sol. Et en plus elle n'avait pas de vision alentour, ni moyen de s'échapper si un ennemi arrivait par l'entrée. Cela suscitait en elle une forte anxiété, qui s'estompa lorsqu'elle se blottit dans la fourrure de Brom. Elle s'endormit instantanément et ce jusqu'à la fin de la matinée. Son sommeil fut toutefois entrecoupé de rêves mouillés que Brom, s'il eut été éveillé, put tout à fait remarquer aux mouvements de la jeune femme.

Le soleil perça à travers les feuillages et, constatant qu'elle avait dormi aussi tard, un choc électrique la traversa et la réveilla. Elle bâilla longuement, se blottit contre lui, tâcha de ne pas se rendormir puis finalement lui souffla dans l'oreille :

- Ca va être une longue journée, alors il va falloir me motiver à me lever.

Spoiler:

Signe s'était prêtée très volontiers au jeu de Brom. C'était la première fois qu'elle le faisait sous sa forme normale et elle fut étonnée de voir qu'il avait énormément d'expérience dans la matière peu importe les formes.

Elle somnola paisiblement en prenant Brom dans ses bras, profitant de l'embrasser car elle n'avait jamais eu l'occasion de le faire. Cela dura très longtemps, jusqu'à ce qu'elle s'arrêta :

- Y a pas à dire, si je pouvais me lever chaque matin avec ça, je ne connaîtrais plus aucune émotion négative de ma vie.

Elle finit par se lever.

- J'ai idée quoi faire. Cela risque de me prendre un peu de temps. Profite-en pour aller chercher quelque chose à manger. Ce loup-garou n'était pas assez tendre pour moi.

Elle soupira longuement et dans un sourire ajouta :

- J'accepterai autre chose que de la viande, mais si tu as un petit écureuil ça me plairait bien pour accompagner. Tu me connais, maintenant.

Retournant vers la carcasse du loup-garou qu'elle avait pris le soin d'enterrer pendant la nuit pour le conserver, elle l'écorcha pour en récupérer la peau, le plus soigneusement possible.

Prenant des mesures grossières avec un tendon, elle utilisait sa griffe pour couper des morceaux de peau. Le loup-garou était énorme, donc il y avait assez de matière, mais y allait-il avoir assez de grandes pièces pour son projet ?

Elle récupéra toute la matière qu'elle put, peau, tendon, et la tête et partit à la rivière nettoyer le tout à l'eau, retirant la chair qui pourrait pourrir.  Elle retira toutes les parties organiques du crâne, laissant que la peau aussi et tailla ça proprement.

- Mouais.

Les Valkyries savaient fabriquer des vêtements, même si c'était une des branches où Signe était la pire. Elle n'avait aucun sens de la mode. Elle souffla à voix basse :

- Je suis juste bonne à me recouvrir de peaux d'animaux crevés, t'façon.

Elle rit :

- Ah mais c'en est, de toute façon.

Après avoir coupé n'importe comment elle finit par se faire une sorte de haut avec un décolleté très... ambitieux. Mauvaises mesures.

- Toujours dit que les tendons c'était pas fiable, ça change de taille quand ça sèche...

Elle l'accompagna d'une jolie jupe en peau de loup, et cousut en utilisant des bouts d'os et des tendons. Elle espéra qu'en séchant ça ne rétrecisse pas trop.

Pour Brom, elle lui avait fait une sorte de pagne. N'ayant pas ses mesures précises et utilisant uniquement ce qu'il restait ce n'était pas aussi réussi que son costume sexy. La Valkyrie se fit un chapeau avec la mâchoire supérieure du méchant loup comme visière. Elle était la conquérantedes loups à présent.

Elle laissa sécher le tout le temps de faire une sieste, et finalement s'en vêtit pour attendre. C'était échancré, mais suffisamment ample pour se battre avec - elle fit quelques mouvements pour s'en assurer. Signe était fière de son travail et attendit Brom patiemment, profitant d'un bain de soleil calmement au bord de la rivière.

Signe rit à son histoire sur Night-Red. Elle sureleva sa visière et lui dit :

- Mais non, c'est moi dessous ! Tu me reconnais pas ?

Il put ainsi mieux voir son doux visage. Brom lui montra un ours qu'il avait vaincu tout seul. Signe ignorait comment il avait fait, mais il avait réussi à tuer un ours seul.

- Je m'attendais à un écureuil mais je pense que je vais bien manger.

Il l'embrassa, elle fit de même, lui prit la tête et lui roulait une pelle violemment contre un arbre.

Spoiler:

La Valkyrie sauta sur l'ours mort et commença à préparer des jolis morceaux de viande en utilisant les griffes du loup pour les découper. Cela fut rapident fait. Avec son morceau de filet d'ours, elle s'assied sur les genoux de Brom et pendant qu'il parlait elle l'écoutait attentivement en dévorant le morceau de viande, arrachant des morceaux avec ses dents violemment, couvrant son joli visage de sang.

- Ca me va pour faire un cabane ici... orateur tu dis ? Tu devrais tenter. J'aime bien écouter tes histoires et je pense que tu as de belles choses à raconter là-bas. Mais après...

Elle ajouta :

- Si le clan du Grand Silice bouge ailleurs, il faudra que tu viennes avec. Notre mode de vie n'est pas réellement adapté à un travail fixe à un endroit. Mais je pense que ce serait bien pendant qu'on est ici que tu fasses ça. Ca m'a l'air rentable. Dis, je pense avoir trouvé la grotte en marchant jusqu'ici. Prends à manger et allons voir, allons trouver cet artefact.

Signe l'emmena dans la grotte rapidement. Il y avait des signes écrits dessus qui semblaient magiques, ce qui pouvait indiquer le fait qu'il y avait un artefact magique dedans. Signe y entra et suivit un couloir jusqu'à tomber sur une salle illuminée avec une piscine d'eau à côté. Il n'y avait pas un bruit. Elle s'essuya le visage.

- Cet endroit m'en rappelle un autre qu'on connait assez bien.

La Valkyrie regarda Brom avec un grand sourire et entreprit de l'embrasser. Jusqu'à ce qu'un bruit sourd retentit au fond de la caverne.

- Ho-oh.

- Evidemment que je pourrais chasser un écureuil. Il faudrait juste courir vite. Ou bien le piéger, oui. C'est vrai qu'on a pas installé de piège... mais pourquoi faire si on trouve un ours et un loup-garou en deux jours.

Et elle répondit à son idée d'être orateur :

- C'est une bonne idée, ça peut se faire. Tu pourrais déjà commencer par rejoindre les vieux sages du village pour faire des conférences lors des fêtes. Je pense qu'ils t'accepteront avec joie.

Le cri semblait être d'origine humaine. Signe mit sa main sur son épée et la sortit d'un mouvement ample.

- Qu'est-ce que c'est ?

Un homme arriva, il tenait fièrement quelque chose semblable à ... un petit couteau dans sa main, l'exhibant en l'air en sautillant et exultant de joie. Il n'avait pas l'air dangereux, alors Signe s'interposa. Il se présenta comme étant un certain Harold. Brom le présenta en détail.

- Mh... donc cet artefact qu'on nous a demandé de trouver était un couteau magique, c'est ça ?

- Et pas n'importe quel couteau ! Sa lame ne s'émousse jamais et est très tranchante, son nom est Hématite, c'est une lame très ancienne utilisée par le passé pour commettre les assassinats les plus discrets et les plus sanglants. Elle en a de l'histoire !

- Bien, vous allez nous le donner.

- Et puis quoi encore ? Hooo ohhh !!

Son regard se porta sur son épée qui brillait dans la nuit.

- Excellent ça, c'est Dard ! Elle nuit quand il y a des gobelins autour !

- Non. Pas du tout.

- Claimh Solais, alors ?

- Vous connaissez Claimh Solais ?

Signe fut surprise d'entendre ce mot de la bouche d'un inconnu.

- Une lame Valkyrie très rare... oui, je pense qu'elle vaut mon couteau. Marché conclu ?

- Laissez-moi proposer un autre marché un peu plus juteux, votre vie ou le couteau.

Signe s'approchait menaçante vers le vieillard, qui reculait en levant doucement les mains, hilare, riant de son rire glauque. Signe souffla à Brom :

- On fait quoi ? Je vais pas le couper en deux pour un couteau, mais il nous en faut un ! Utilise tes talents d'orateur !

Elle eut un léger rire.

- Sinon j'utiliserai mes talents de bouchère.

Brom s'énerva comme Signe ne l'avait jamais vu énervé. Elle fut assez étonnée de voir l'autre qui semblait si jovial bégayer en lui donnant l'arme, et ensuite il partit en nageant très vite puis en courant. Brom tendit l'arme à la Valkyrie qui s'en saisit et l'inspecta. Signe était surprise en bien alors qu'un grand sourire égaya son visage.

- Eh bien tu sais défendre ta femme toi. J'aime bien ça. Ca me parle.

Ils sortirent de la grotte, l'homme les regarda avec terreur alors qu'il disparaissait loin sur sa monture et hurla :

- Je te reverrai toi et ton équarisseuse vous n'avez pas entendu parler de moi !

Il fila à toute allure et partit très loin dans la forêt en hurlant qu'il ne voulait pas mourir.

- Eh bah..

L'idée de l'emplacement de la cabane lui plaisait :

- Dès qu'on a du temps libre on s'y met. Avant de rentrer, il faut que je te montre un truc dans la grotte.

Elle le prit par la main et l'emmenera dans la grotte, là où se trouvait le lac.

Spoiler:

Spoiler:

Avant de quitter la grotte, elle récupéra quelques champignons luminescents qu'elle mit dans un sac rapidement fabriqué en peau de loup tout à l'heure :

- O'Malley m'a dit d'en ramener si j'en trouvais il y a quelques temps, autant profiter car c'est la première fois que j'en vois.

Il marchèrent un long moment, rapidement, pour revenir vers leurs affaires. Signe se rhabilla rapidement, gardant cependant sa tenue sexy dans une sacoc

- J'irai la faire tanner pour la conserver, je suis sûre qu'elle m'irait bien pour les fêtes... après je doute que les hommes du clan aient l'habitude de me voir ainsi. Mais au moins on pourra pas dire que je sais pas me fringuer : c'est classe. Tu as retrouvé ton sceptre ?


Signe revint en ville. O'Malley l'accueilla avec grâce.

- Maman Signe !! Alors, comment c'était ?

- J'ai trouvé tes champignons.

- Pour vrai ? Excellent, c'est bien ceux-là. Reviens me voir dans ma tente -- enfin la tente du médecin, quoi, je vais préparer quelque chose avec.

Signe se tourna vers Brom :

- Je vais donner l'artefact à Valor, vu que c'est lui qui s'occupe des artefacts quand mon père n'est pas là, ce qui est le cas. Je te laisse t'installer.

Elle trouva Valor qui coupait du bois pas loin du camp et lui présenta son couteau. Il le prit, l'inspecta et dit :

- On m'avait vendu une arme plus utile que ça. T'as vu la lame de ce truc ? Tu peux rien couper avec ça.

- Peut-être, si on vise la carotide, ça peut tuer.

Valor eut un rire glauque.

- Oui, c'est ce qu'on peut faire avec un scalpel de chirurgien, pas besoin qu'il soit enchanté magiquement pour ça. Tu devrais demander au médcin s'il sait, à moins qu'elle donne la jeunesse éternelle, j'en veux pas, tu peux la garder ou la rajouter dans notre cache à artefacts inutiles.

- Bonne idée, je vais lui demander.

Signe sourit et salua avant de se rendre dans la tente du médecin.

- Hé, doc, j'ai trouvé ça, semblerait que ce soit un artefact. On dirait un scalpel.

Elle lui tendit l'arme. Il l'inspecta rapidement, puis fit de gros yeux :

- Oh, je sais ce que c'est, c'est Electra la pourfenduse de dragons, elle donne la jeunesse éternelle ?

Signe fut interloquée.

- Sérieusement ?

- Non.

- Oh...

Déception totale.

- Le seul scalpel dont j'ai entendu parler qui soit un artefact, c'est un scalpel dont la lame ne s'émousse jamais.

- Hématite ?

- Oui c'est ça.

- Putain, oui, c'est Hématite je suis bête, c'est exactement ce que m'a dit le mec qui me l'a donnée.

Le médecin plissa les yeux.

- D'accord...

- Tu la veux, pour le coup ?

- Pas vraiment. Selon les légendes les personnes soignées par cet outil finissent tous par avoir des infections et des complications post-opératoires. Je suis pas supersticieux mais les gens décrivent ce scalpel plus comme une arme que pour un moyen de guérir les gens.

- Oh...

- D'où le nom, elle fait couler le sang.

Une voix retentit dans l'obscurité et de grands yeux brillants apparurent :

- Je peux l'avoir, alors ?

Signe eut un grand rire.

- Un scalpel qui file des infections ? Bien sûr que non !

- Allez, pour faire du bricolage ! Promis je serai sage !

Signe écarta les bras, commençant à gronder :

- Mais non ! Tu es beaucoup trop irresponsable pour ça.

Le médecin coupa la poire en deux :

- Demande à Venn de lui fabriquer un fourreau solide et fiable en cuir pour conserver cette arme, et tu lui dis de s'en servir que pour se défendre.

Signe soupira. Le médecin demanda à O'Malley sur un temps paternel :

- Tu promets, si on te le donne, de le sortir qu'en cas d'urgence ?

Ses yeux se mirent à briller, elle ne put se retenir de cacher sa joie, mais elle prit sa tête la plus responsable et sérieuse possible avant de répondre :

- Promis !

- Si tu désobéis à ça je te la confisque définitivement. Promis ? lâcha la Valkyrie.

La Valkyrie la regarda très sérieusement aussi.

- Oui, j'ai compris !

Signe fit un facepalm et alla voir le forgeron pour fabriquer une pièce protectrice et Venn pour le fourreau en cuir. Pas question que O'Malley se blesse avec ça. En sortant de la tente elle put entendre des petits cris de joie à peine retenus.

Signe lui avait répondu :

- Evidemment que c'est l'union de deux personnes qui s'aiment.

Il lui reparla de l'autre.

- Je ne te traiterais jamais comme une merde, ne t'en fais pas. Moi, je te respecte. Tu ne dois pas te sentir vulnérable avec moi, heh. Je suis une Valkyrie, je protège je n'attaque pas. Tout va bien... je ne suis pas comme l'autre et je ne compte jamais le devenir. Quant à son portrait... en temps voulu. Ce sera fait.

La Valkyrie ne savait même plus trop où se trouvait ce portrait, c'était surement perdu quelque part dans ses affaires. Mais elle comptait la détruire bien assez tôt. Mais seulement lorsqu'elle était sûre à 100% qu'il avait choisi elle, et elle seule. C'était encore trop tôt.

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Elle reçut une lettre alors qu'elle récupérait le fourreau pour le scalpel de O'Malley. Elle le testa en mettant la lame dedans. C'était incroyablement bien fait.

- Il aurait pu venir me parler, un dernier bisou, quoi... bon. On se retrouvera plus tard de toute façon.

Elle remercia le messager et s'inquiéta pour Brom. Bah, il savait ce qu'il faisait. Et Signe allait avoir beaucoup d'affaires à régler ici et pour O'Malley, alors elle n'allait pas s'ennuyer en son absence.

- Merci Venn pour ce fourreau, il est magnifique.

- Tout ce qu'il faut pour toi, Signe !

La Valkyrie rejoint la tente du médecin où se trouvait O'Malley.

- Voilà ton scalpel. Tu connais les prérequis, alors sois sage avec ce couteau.

- Promis, maman Signe.

O'Malley courut dans tous les sens queques minutes puis donna une fiole à Signe.

- Tadaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaa !

- Qu'est-ce que c'est.

- J'ai concocté un petit poison dont la recette errait quelque part dans ma mémoire. C'est un poison rare et violent. La personne qui boit le contenu de ce flacon...

La femme-oiseau fit de grands yeux :

- meurt. Y a des remèdes, certainement, mais c'est un poison ancestral et oublié de tous. Si quelqu'un tombe malade après avoir bu ce poison, aucun médecin... à moins d'être un médecin vampire ou je ne sais quoi qui ai arpenté ces terres il y a des centaines d'années. Aucun médecin ne reconnaîtrait les symptômes et saurait comment guérir cette affliction, et l'état de santé de la victime se détériorera, jusqu'à une mort longue dans d'atroces souffrances.

- Comment tu connais cette recette ?

- Secret.

O'Malley ferma sa bouche.

- En vrai ?

- Secret.

- Et ça marche vraiment ?

- Aucune idée, on m'a juste dit comment la faire et ce qu'elle faisait. C'est peut-être des conneries, ou peut-être que non. Il faudrait l'essayer, mais pas sur moi, hein. Pour être honnête, j'y crois pas vraiment, donc ne joue pas ta vie là-dessus.

Cela aiguisa la curiosité de Signe.

- Je peux avoir la recette ?

- Non.

Signe reserra le bouchon sur le flacon pour être sûre que ça ne coule pas et la mit dans la sacoche.

- Et pourquoi tu m'offres ça ?

- Je ne sais pas, c'est toujours utile d'avoir un poison violent sur soi. Moi j'en ai toujours plein sur moi.

Signe fut quelque peu étonnée.

- D'accord... bah merci, O'Malley.

O'Malley rit.

- Ca rembourse le scalpel !

- Ouais...  autre chose ; j'ai des jours libres maintenant où je serai toute seule, ça te dit qu'on aille à Liberty assez vite pour te chercher un travail et juste faire des emplettes entre filles ?

Signe fut amusée de voir O'Malley jubiler et déjà préparer ses affaires. Elle la calma un peu.

- Doucement, hein. Je suis complètement claquée, je vais aller me reposer, on partira dans quelques jours, ou la semaine prochaine, si ça te va. Enfin, c'est un ordre.

O'Malley croisa les bras et fit une sale tête, déçue de ne pas partir maintenant. Signe lui tapota la tête et lui dit simplement avant de partir :

- A demain, O'Malley.