Alors là, si je m'attendais à ça !! La troupe de comédiens pour laquelle j'avais remplacé le fou du roi, ceux que j'avais aidé à trouver le saboteur, et bien ils se sont souvenus de moi et de mes talents. Il y a quelques jours, j'ai reçu une invitation pour venir voir leur nouvelle pièce et ils me disent même que si je veux, il y aurait un léger rôle décapant pour moi. Je ne sais pas ce que ça veut dire exactement, un rôle décapant, mais je n'ai pas eu besoin de réfléchir pour savoir que je devais sauter sur l'occasion. A moi les planches, le succès, entendre de nouveau les applaudissements et les rires des spectateurs, j'étais si excitée que j'en sautais partout. Bon, le seul souci, c'est que ce n'est pas à côté, j'ai du me déplacer jusqu'au grand théâtre de Liberty, mais je pense que ça vaut vraiment le coup.

Finalement, le voyage ne s'est pas trop mal passé, j'ai trouvé des conducteurs gentils qui ont bien voulu me conduire sans me demander des trucs louches en échange, comme quand l'autre fois. De toute manière, maintenant, je sais que quand un type bizarre me propose de me payer à boire dans une taverne, c'est qu'il ne veut pas que ça, je me méfie.
Le dernier qui m'a amenée m'a laissée juste avant la ville, parce qu'il n'y rentrait pas, il s'est arrêté devant l'entrée d'un grand parc. Tant mieux, je vais pouvoir me reposer un peu avant d'aller me présenter au théâtre, me rafraîchir à une fontaine, me rendre un peu plus présentable, c'est mieux. Je descends donc de sa carriole en le remerciant, il soupire tellement il doit être triste que je le quitte, il va se trouver bien seul maintenant. C'est vrai qu'on a beaucoup discuté, je lui ai raconté pas mal de choses et il avait l'air très intéressé, même s'il ne parlait pas beaucoup, lui.
Mais tout allait trop bien jusqu'alors. En voulant m'éloigner, ma jupe s'accroche à une pièce de la carriole, je tire pour me dégager avant que le conducteur ne reparte et voilà que scratch !

- Mais non !!!

Un morceau de tissu pend lamentablement, déchiré. Je ne sais pas exactement si je suis plus en colère ou triste mais j'ai envie de hurler de rage. J'entre dans le parc, il doit être très beau avec ses arbres majestueux et ses massifs de fleurs mais j'avoue que je ne pense qu'à ma jupe déchirée. Même quand je m'assieds sur un banc, je suis incapable de me concentrer sur le chant des oiseaux qui pourrait me calmer. Je suis là, à regarder ce morceau de tissu séparé du reste de ma jupe par un espace que je n'ai aucun moyen de resserrer, je ne peux plus aller au théâtre comme ça on me prendra pour une mendiante ou pire.
J'ai beau tenir le tissu d'une main et tenter de le rapprocher de la place qu'il occupait juste avant l'incident, il ne veut pas y rester car forcément, il faudrait de la colle pour que ça tienne. Un instant, je pense à enduire le tissu de la sève qui coule d'un arbre mais je ne suis pas persuadée que ce soit une bonne idée.

- Comment je peux faire ? Grrrrr , fichu jupe !!

- Hein ? Quoi ? De qui ?

J'étais trop occupée à essayer de réparer ma jupe pour la voir arriver. Une fille qui paraît moins âgée que moi se tient là, elle essaie de me parler mais semble avoir peur de moi. C'est marrant ça ! Pourquoi elle vient comme ça pour me faire la conversation si elle est trop timide ? A moins qu'elle fasse ça pour se soigner, peut-être que c'est un exercice, on l'oblige à parler aux gens pour la guérir. En tous les cas, elle n'a pas l'air à l'aise, la pauvre !
Je la regarde avec curiosité. Elle a une jolie jupette, un haut un peu sexy et un mignon foulard dans ses cheveux, j'aime beaucoup comment elle est habillée. Bon, elle remplit moins son haut que moi c'est normal, à son âge mais elle a les mêmes goûts que moi et c'est la première que je rencontre ici. En plus, elle me propose son aide, elle sait coudre, ça alors !!

- Bonjour ! Tu as de quoi réparer ma jupe ? Ce serait formidable ! En fait, je suis une actrice, enfin pas exactement, disons que je fais du spectacle, je suis douée pour ça. Je vais avoir un rôle dans la pièce qui se joue au théâtre, pfff, je connais tous les comédiens, ils ont besoin de moi pour que leur pièce soit un succès, tu comprends, il n'y a que moi qui peut faire rire. J'ai l'habitude de raconter des trucs, tout ce qu'il m'est arrivé et crois-moi, j'en ai vu des choses. Par exemple, dernièrement, j'ai sauvé la vie à deux frères, ils étaient attaqués par des crapauds rouges, des grumis, tu connais ? Non, sans doute pas, et bien je leur ai sauvé la vie. Le grand, Sean, il en pinçait pour moi mais il a tout fait pour le cacher parce que son petit frère était jaloux...

J'aurais bien voulu, mais malheureusement, il n'y avait que moi qui semblait éprouver quelque chose pour lui, mais si un jour on se revoit, je suis sûre qu'il m'aimera.

- Donc j'en étais où ? Je ne sais plus, mais en tout cas, il faut que je sois bien habillée pour monter sur scène devant tous les spectateurs qui vont m'applaudir, je n'aime pas trop avoir un costume, je suis trop bien dans mes vêtements, bleus, tout bleus, c'est moi, Fumiko. Et toi, tu t'appelles comment ? Au fait, tu as de quoi coudre sur toi ? Je me demande où, tu n'as pas de poches, si ? Moi, dans mes poches, j'ai tout un tas de trucs, des g...

Non Fumiko, ne pas parler des gemmes. C'est vrai que ça m'a attiré des ennuis avec Boeda, quand le garçon m'a volé un rubis, heureusement que la femme l'a ...berk, elle l'a pulvérisé, c'était un monstre mais bon, je ne dois pas parler des gemmes à n'importe qui.

- Enfin, j'ai plein de petites choses sans importance dans mes poches mais toi, tu as des aiguilles et du fil ? Il en faut du bleu, parce que si ta réparation se voit, c'est comme si on mettait un panneau "regardez tous, sa jupe est déchirée", alors tu as du bleu ?

Et ben dis-donc, elle doit avoir de grandes poches, cette fille ! Moi, j'y mets juste mes gemmes et elles sont pleines, alors elle, avec plein de trucs pour coudre, des aiguilles, du fil et tout le reste, je ne sais pas comment elle fait. En plus, sa jupe, elle est minuscule, où elle peut bien mettre tout ça ? D'après ce qu'elle dit, je pense qu'elle sais très bien coudre, elle peut même réparer un fauteuil. Bon, ça ne sert pas tous les jours, de rafistoler un fauteuil, pas maintenant en tout cas, moi je veux juste que ma jupe soit comme neuve, rien de plus.

En tous les cas, elle a l'air intéressée par tout ce que je lui ai dit, c'est bien, avec moi, elle va apprendre beaucoup, elle a l'air curieuse. Je réfléchis ce que je pourrais bien lui raconter ensuite tout en l'écoutant de loin, mais d'un coup, elle me fait sursauter. C'est à propos des frères, cette fille vient de dire qu'ils en pinçaient peut-être tous les deux pour moi. A bien y penser, ça expliquerait pas mal de choses, les moqueries de Dan, la réaction de Sean, mais alors c'est que …
Je secoue la tête, ils sont loin maintenant, je ne les reverrais sans doute plus, je ne vais pas me demander comment ça se serait passé si j'avais compris ça plus tôt, si Sean et moi, on aurait pu ou pas, comment, pourquoi.

Je reviens à la couturière avec un grand sourire, elle est en train de m'expliquer que tout son matériel est dans son sac. Voilà, donc sa jupette n'a pas de grandes poches cachées, je m'en doutais ! Je me sens bien à l'aise avec cette fille, elle aussi à l'air de mieux aller qu'au début, elle finit même par me dire son nom, Lili. C'est marrant comme nom, ça, Lili, on dirait plutôt un surnom, comme si moi, on m'appelait Fufu.

- Moi, c'est Fumiko. Lili, c'est drôle comme nom, ça me rappelle une fille de chez moi, que tout le monde appelait Mumu, je n'ai jamais su son vrai nom. A l'école, c'était Mumu, au village aussi, partout. Un jour, elle a eu une maladie grave et elle est morte, comme ça, d'un coup. Moi, je n'ai pas voulu aller lui dire adieu parce que même si elle n'était plus vivante, le microbe qui l'avait tuée, il devait être encore caché dans son corps et je ne voulais pas l'attraper. Enfin bref, il a fallu l'enterrer et sur sa tombe, j'ai lu : Jisoka, c'était son prénom. Tout le monde l'appelait Mumu et en vrai, c'était Jisoka, et tu sais pourquoi tout le monde l'appelait Mumu ? Et bien, je n'en ai pas la moindre idée et je ne le saurais jamais.

Je la fixe pour voir sa réaction, c'est tout de même étrange qu'elle s'appelle Lili, si ça se trouve ce n'est pas du tout ça son vrai nom, comme Mumu. J'espère qu'elle n'a pas un sale virus dans le corps, elle aussi, parce que sinon, je risque de l'avoir. Remarque, si ça se trouve, cette maladie ne s'attaque qu'aux filles qui s'appellent Mumu, Lili, Jojo ou dans ce style. Moi, c'est FU MI KO, donc ça va, je ne crains rien.

Hein, elle dit quoi, là ?! Attends, elle veut mettre une étoile sur ma jupe pour la réparer, euh, non, je ne suis pas une fillette, je suis une jeune fille et les étoiles, c'est bof. Comment je pourrais lui dire que je n'en veux pas, je vais la vexer si je lui sors que les étoiles ça fait gamine. Faut que j'improvise, je n'en veux pas, de son étoile !

- Alors non, les étoiles, on va oublier, c'est un mauvais souvenir....euh....un jour, une nuit plutôt, il y avait des étoiles filantes, tu sais, elle volent dans le ciel. Tu te dis, c'est beau, mais en vrai, ça peut être dangereux...oui, c'est ça, dangereux...Une de ces étoiles est tombée sur la tête d'un de mes amis et il est resté un peu dérangé depuis... Je te jure, l'étoile...oui, tu ne vas pas le croire, lais l'étoile, elle lui a foncé dessus, il était visé, ça se voyait...hum...tu comprends, c'est un mauvais souvenir.

Ouahhhhhh ! La classe, comment j'ai trouvé une histoire crédible d'un coup, je suis vraiment douée pour la comédie, le théâtre et tout ça, je m'améliore de jour en jour.

- Mais je suis sûre que tu es capable de réparer ma jupe sans étoile, comme ça, avec un fil et que rien ne se verra, j'en suis persuadée que tu sais le faire.

Je ne sais pas si j'en suis si sûre que ça mais en tout cas, si je lui fais croire, alors elle aura confiance en elle et elle réussira, enfin, j'espère !

Toute nue ? Elle n'est pas bien, dans sa tête, elle??? Pourquoi il faudrait que que je me déshabille pour qu'elle répare ma jupe ? Je ne comprends pas trop, il suffit qu'elle travaille sur le morceau de tissu déchiré pendant que je reste assise sans bouger. Dans quel sorte d'endroit cette Lili veut-elle m'entraîner pour que je me retrouve nue, seule avec elle ?
La façon dont je la regarde doit lui sembler bien étrange mais je ne sais plus vraiment que penser d'elle. La dernière fois qu'on m'a proposé d'aller dans un endroit calme, c'était ce drôle de type qui m'avait conduite sur un bout de chemin. Il m'avait offert à boire dans une taverne puis ensuite, il m'a dit qu'on allait dans une chambre, en haut. Moi, je n'avais pas envie de dormir, il a rigolé en me disant que tout voyage devait se payer alors qu'il savait très bien que je n'avais pas d'argent. Heureusement que le tavernier lui a dit de me laisser, sur le coup j'ai trouvé tout ça très bizarre, ce n'est que plus tard qu'on m'a expliqué ce que cet affreux gars voulait de moi.
Là, ce ne peut pas être pareil, quand même, elle ne veut pas faire ce genre de trucs dans une chambre avec moi, je suis une fille ! Mais alors, pourquoi elle tient tant à ce que je me mette nue, juste pour une réparation d'un bout de ma jupe ?

- Euh...on est bien là, non ? Tu peux faire ta couture sans que je me déshabille, je pense


Lui, j'avais remarqué qu'il nous tournait autour depuis un bon moment. Un garçon un peu plus jeune que moi, il a fini par s'installer sur le banc face à nous et ne nous quitte pas des yeux, c'est très gênant. Je me penche vers la couturière et lui fait remarquer la présence du curieux, en chuchotant.
Je ne sais pas s'il avait justement l'intention de venir nous voir ou si c'est de m'avoir vu parler à Lili de cette manière, mais quelques secondes après, il se tient debout devant nous. Au moment  où je vais lui demander ce qu'il veut, voilà qu'il me pointe du doigt, d'un air menaçant.

- Ksss ksss, du sang frais pour moi.

Un dingue, ce n'est pas possible, je les attire ! Sauf que là, ce n'est pas un fou, ses yeux deviennent rouges d'un seul coup et le doigt qui était tendu vers moi s'allonge en une sorte de fouet terminé par une petite lame et ce truc se dirige vers mon cou. Je regarde Lili tout en essayant de lui faire comprendre de se tenir prête. Dans ma main qui vient de plonger dans ma poche, se trouve la première gemme que j'ai pu attraper, sans pouvoir la choisir. C'est en sortant ma main et en tendant ma paume grande ouverte vers ce qui ressemble plus maintenant à un monstrueux reptile qu'à un garçon, que je vois la couleur de la gemme. Rouge, le Rubis, le feu.

Les flammes que je lui envoie ne sont pas assez puissantes pour que les brûlures infligées l'achèvent mais il doit avoir tout de même très mal. Le temps qu'il se remette sera suffisant pour pouvoir fuir.

 - Vite Lili, cours !!

Je déguerpis le plus rapidement possible sans me retourner, sans voir si elle me suit ou si elle reste sur le banc, j'espère que son instinct de survie est aussi vif que le mien.


Dans le creux formé par deux branches du grand arbre sur lequel je suis grimpée sans problème, je me blottis sans bouger. Je ne vois ni le monstre, ni Lili, mais je sais que moi aussi, je suis invisible à leurs yeux.

Quelqu'un est en train de grimper sur mon arbre, pourvu que ce ne soit pas le monstre, pourvu que ce ne soit pas le montre...
C'est Lili que je vois monter à quelques branches au dessus de moi, elle ne me remarque même pas tellement elle va vite, comme si elle était suivie. Mais j'ai beau regarder vers le bas, il n'y a personne derrière elle, elle doit juste vouloir échapper au méchant, comme moi. N'empêche, qu'est-ce qu'elle grimpe bien aux arbres, cette Lili, moi qui croyais être super douée pour ça, elle fait mieux que moi ! Ce n'est pas que je suis jalouse mais je ressens comme un petit frisson d'agacement, jamais je ne suis la meilleure. Là, c'est pour monter aux arbres, avec Dean, c'était pour courir, au théâtre, je sens bien que je n'ai pas le talent des autres comédiens, une autre fois, c'était pour résoudre une énigme, je ne suis jamais la première en rien, finalement.

Je lève les yeux vers Lili, espérant qu'elle croise mon regard. J'aimerais bien savoir ce qu'est devenu le garçon-monstre, est-il parti ou blessé ou encore bien menaçant ? A bien y réfléchir, s'il était parti, Lili ne serait pas grimpée à toute vitesse sur l'arbre, donc il est encore là mais dans quel état ?
Je me risquerais bien à redescendre si j'étais sûre qu'il ne soit plus en forme, là je pourrais utiliser des gemmes pour le neutraliser, ce serait plus efficace sur quelqu'un d'affaibli.

- Psss Lili, pssstt...

Ce n'est peut-être pas la meilleure solution de parler, il risque de m'entendre et de nous repérer. Je regarde de nouveau vers le bas de l'arbre mais rien ne semble bouger. Lentement, je me mets alors à descendre le long du tronc, tout en surveillant aux alentours. Quand mon pied touche enfin le sol, je soupire de soulagement, il n'y a plus personne.

- LILIIIIIIIIIIIIIIIII !! TU PEUX DESCENDRE !

J'avance prudemment vers le banc sur lequel nous étions installées avant l'arrivée du monstre, mais tout semble calme. Je m'assieds en attendant que la couturière me rejoigne, je ne suis pas tranquille tout de même, c'est étrange que le garçon abandonne comme ça sans essayer de se battre.
Je scrute partout tout autour de moi, avec la crainte qu'il ne soit caché et ne surgisse d'un coup mais non, il n'y a aucune cachette, le banc est à découvert, aucune crainte.
Pas un bruit. C'est silencieux, trop silencieux pour que ce soit normal, aucun son de chant d'oiseaux comme tout à l'heure, ce n'est pas normal.

C'est comme une odeur de poussière ou de moisi, je ne sais pas exactement. Ca me prends à la gorge, dans les poumons, ça m'étouffe et me fait tousser, je n'ai pas la force de me lever pour fuir. La tête me tourne puis un voile noir vient se mettre entre mes yeux et la lumière du jour. J'ai juste le temps d'entendre un grand cri au lointain, un cri de souffrance, un cri terrible qui me glace, avant de sombrer dans le noir.

L'herbe est si haute qu'elle vient me chatouiller les genoux mais peu importe, je continue de courir en riant. Derrière moi, Sean me poursuit en riant également, il a un petit air coquin qui me plaît beaucoup, qui fait que j'ai envie qu'il me rattrape. Je trébuche et tombe dans l'herbe, je ne dirais pas que j'ai fait exprès mais je n'ai rien fait pour rester debout. Sean me tombe dessus, nous roulons ensemble puis il se retrouve sur moi, son visage s'approche du mien, lentement, très lentement. Je ferme les yeux, je sais que ses lèvres vont toucher les miennes dans quelques secondes qui me semblent une éternité, il...

- ééééé iiii oooo , aahhh ien

Le vent chante une chanson dans mes oreilles mais je l'entends à peine, Sean va m'embrasser.

- Fuuuuu  euhhhhh coco pain, réveille toi

- Aaah !!

Je me réveille en sursaut. Non !!! Non, il n'est plus là, ce n'est pas Sean. Je regarde la fille, je me souviens. Lili, la couture, le monstre, l'arbre, le noir.

- Que...Qu'est-ce qu'il s'est passé ?

Apparemment le monstre m'a mis dans cet état, il voulait sûrement boire mon sang mais d'autres personnes sont arrivées au bon moment et l'ont fait fuir.
Je rassure tout le monde que je vais bien à présent et quelques instants plus tard, nous nous retrouvons de nouveau seules, avec Lili. Je m'assieds sur le banc où nous étions au début, c'est bizarre, c'est comme si nous étions revenues avant l'arrivée du garçon sauf que les traces de lutte au sol prouvent qu'il a bien existé.
Je réfléchis à tout ce qu'il vient de se passer, si j'avais accepté la proposition de Lili d'aller dans un endroit tranquille pour qu'elle me couse ma jupe, rien de cela ne se serait produit ou du moins le garçon se serait attaqué à d'autres que nous. Un frisson parcourt mon dos, je crains qu'il ne revienne ici.

- Tu sais quoi, Lili ? On va aller dans la petite auberge à côté du parc et tu pourras coudre une de tes belles étoiles pour réparer ma jupe.

J'espère qu'elle n'est pas vexée de mon refus de tout à l'heure et qu'elle voudra bien le faire.